Wessex Storm 2025 : l'infanterie française en préparation opérationnelle avec la British Army
À Salisbury Plain au Royaume-Uni, l'exercice Wessex Storm 2025, l'un des rendez-vous majeurs de l'entraînement des forces armées britanniques, bat son plein et met en lumière une coopération internationale renforcée. Cette année, le 1er régiment d'Infanterie est pleinement intégré à la manœuvre, démontrant l'interopérabilité croissante entre les armées alliées.
Le 1er régiment d’infanterie au cœur de l’entraînement
La 3e compagnie du premier régiment d'infanterie “Picardie” est intégralement déployée dans les plaines du Wessex. Dès le mois de mars, les Picards ont débuté leur mise en condition avec un exercice tactique en Allemagne, aux côtés de leurs homologues britanniques. En avril, l’entraînement s’est poursuivi avec une phase de reconnaissance de la zone d'entraînement au Royaume-Uni pour les cadres, leur permettant de s’approprier les procédures d’élaboration des ordres et le fonctionnement du bataillon.
Enfin, pour favoriser l’interopérabilité des éléments franco-britanniques, un officier de liaison français a été placé au poste de commandement principal tandis qu’un officier de liaison britannique a été détaché au sein de la compagnie pour l'intégralité de la manœuvre.
200 soldats déployés sur l’exercice Wessex Storm au Royaume-Uni
Pendant 5 semaines, près de 200 soldats et 40 véhicules dont 15 Griffon ont traversé la Manche pour participer à l’exercice. Durant 2 semaines, les Picards se sont entraînés aux côtés de leurs alliés britanniques, afin de se familiariser avec le terrain, les procédures et l'intégration au milieu interarmes au sein du BattleGroup Poacher (formé autour du 2nd Battalion, The Royal Anglian Regiment).
Un exercice de synthèse de 12 jours, sans interruption viendra ensuite simuler une phase de conflit de haute intensité alternant combat en zone ouverte et en zone urbaine, de jour et de nuit. Lors de cette phase d’entraînement, les soldats seront soumis aux menaces d'attaques de drones, d'artillerie, de forces spéciales ainsi qu’à la guerre électronique.
Passage à l'action : le programme Scorpion et les défis du combat moderne.
Dans ce contexte exigeant, la 3e compagnie française s'est distinguée par sa puissance de feu et son niveau de protection au milieu d’un bataillon d’infanterie légère sur Foxhound. Cette capacité est directement liée à l'intégration du programme Scorpion dans l'armée de Terre française et illustre la confiance et la complémentarité entre les deux forces déployées.
La 3e compagnie française est donc la plus lourdement armée du bataillon, bénéficiant de ses appuis internes, mortier et anti-char, la positionnant comme l'unité désignée pour encaisser les coups durs ou donner le coup de grâce à l'ennemi.
Un entraînement face aux menaces asymétrique et technologique
L'exercice confronte également les troupes à des menaces asymétriques et technologiques. Les soldats français sont constamment sous la pression de menaces d'attaques de drones coordonnés et d’une soixante de commandos ennemis, opérant 24h/24. Cette vigilance permanente oblige à une adaptation constante et à l'exploitation de toutes les failles de l'ennemi. La force alliée rend coups pour coups dans ce domaine, quand nos drones d’observations détectent l’ennemi et guident tant des tirs d’artillerie ou de mortiers que des attaques FPV ciblées et létales.
La guerre électronique est un autre défi majeur. Le brouillage électromagnétique rend la communication difficile, poussant les Français à développer des solutions alternatives et à s'adapter rapidement aux perturbations. Estafettes, téléphones de campagne et sobriété électromagnétique sont autant de savoir-faire réutilisés. Cela teste leur résilience et leur capacité à opérer en mode dégradé, un aspect crucial du combat de haute intensité.
Enfin, la discrétion thermique est devenue primordiale. Les unités doivent se camoufler non seulement visuellement mais aussi thermiquement, utilisant des bâches spéciales pour réduire leur empreinte et échapper aux capteurs infrarouges de l'adversaire. Les soldats sont ainsi sans relâche sous la menace de l'artillerie lourde longue portée, de forces spéciales et des attaques électroniques, faisant de chaque instant un test grandeur nature de leurs capacités opérationnelles et illustrant une fois de plus le cri de ralliement du régiment, « on ne relève pas Picardie !».
Wessex Storm 2025 n'est pas seulement un exercice, c'est un laboratoire grandeur nature où la coopération franco-britannique se renforce, et où l'infanterie française démontre sa capacité à opérer au plus haut niveau d'exigence du combat moderne.
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