Observation et immersion : l’exercice tactique drone AIN TAYA de la 7e brigade blindée

Direction : Terre / Publié le : 20 juin 2025

La 7e brigade blindée de l’armée de Terre a organisé à Valdahon l’exercice militaire AIN TAYA, marquant l’ouverture de son nouveau Centre d’Entraînement Tactique Drone (CETD). Cet événement majeur illustre l’évolution du combat interarmes face à la montée en puissance de la menace aérienne, notamment celle posée par les drones.

Epreuves de jour de surveillance, analyse et destruction de cible © armée de Terre

Aux prémices de la guerre des drones

Les récents conflits, notamment celui opposant l’Ukraine à la Russie, ont profondément bouleversé la doctrine militaire. Le champ de bataille, devenu « transparent et plus létal », oblige les forces blindées à redéfinir leurs modes d’action. Le colonel Laurent Luisetti, chef d’état-major de la 7e brigade blindée (7e BB), explique : « Cette transformation impose une refonte des systèmes de commandement, une plus grande discrétion, et une résilience accrue face aux nouvelles menaces. »

Dans ce contexte, les unités légères gagnent en importance : elles sont plus mobiles, moins détectables et capables de collecter du renseignement au plus près des lignes ennemies. Le drone, désormais omniprésent, joue un rôle central en détruisant les unités trop visibles et guidant les actions de feu. L’engagement blindé retrouve ainsi l’une de ses formes historiques qui coexiste avec les missions traditionnelles de la cavalerie : le combat de rupture, en appui des autres armes, telles que l’infanterie et le génie. 

Une simulation réaliste du combat moderne

Initié en 2024, l’exercice AIN TAYA a intégré cette année l’utilisation coordonnée de drones d’observation et de drones de frappe FPV (first person view). Ce scénario innovant s’est adressé aux unités spécialisées de la 7e BB et à sa 7e compagnie de commandement et de transmissions.

Huit équipes se sont affrontées sur des épreuves de jour et de nuit afin d’évaluer leurs capacités. Chaque équipe était composée :

  • d’un télépilote de drone d’observation ;

  • de deux télépilotes de drone de frappe FPV ;

  • d’un chef tactique.
     

Cinq ateliers pour forger les réflexes du combat haute intensité

Cinq ateliers ont été organisés, réunissant techniques de maniabilité et tactique :

  • Course d’orientation drones : identification d’objectifs mobiles ; 

  • Circuits de maniabilité FPV :  pilotage en first person view imposant aux télépilotes une analyse fine de leur environnement ;

  • Surveillance et destruction combinées : usage croisé des drones de reconnaissance et de frappe sur cible réelle simulée ;

  • Épreuves nocturnes : adaptation à la baisse de visibilité et gestion du stress en conditions dégradées ;

  • Utilisation combinée des différents types de drones afin de surveiller et détruire un objectif.

Course d'orientation drones © armée de Terre

Une montée en puissance avec l'exercice AIN TAYA

L’exercice AIN TAYA, bien que distinct du cursus de formation dispensé au CETD, s’inscrit dans une logique de perfectionnement continu. Comme le précise le chef de bataillon Bertrand, responsable du bureau études générales : « L’objectif est de permettre à chaque régiment de sélectionner et de faire progresser ses meilleures équipes, en vue d’une confrontation annuelle toujours plus exigeante. »

Avec l’exercice AIN TAYA, l’armée de Terre confirme sa volonté d’adapter ses capacités à la réalité des conflits contemporains. Le développement de la guerre électronique, l’intégration des drones de combat, et l’autonomisation des cellules tactiques redéfinissent les contours du combat terrestre moderne.

 

L’exercice tactique drone AIN TAYA de la 7e brigade blindée © armée de Terre

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