Journées nationales de l’infanterie : entre innovation et mutation

Direction : Terre / Publié le : 19 novembre 2024

« La technologie au centre, le fantassin au cœur » est la thématique des journées nationales de l’infanterie qui viennent de se clôturer à l’école de l’infanterie. L’objectif est de définir les moyens technologiques et humains qui seront utilisés par les fantassins pour faire face aux mutations des conflits.

Démonstration des nouvelles innovations de l'armée de Terre. © caporal Pauline / armée de Terre

Un contexte géopolitique et stratégique instable et en déséquilibre

Invité de cet événement, Olivier Zajec, directeur de l’Institut d’Études de Stratégie et de Défense (IESD) et professeur de sciences politiques à l’université de Lyon III, est revenu sur le contexte de haute incertitude dans les relations internationales auquel les puissances mondiales sont confrontées. Les armées sont inévitablement impactées par ses hésitations stratégiques.

Elles subissent un balancier capacitaire entre un modèle de masse pour répondre à la haute intensité et un modèle davantage tourné vers la contre-insurrection. Pour cet ancien officier d’active, la simultanéité des crises, la contestation de l’hégémonie américaine, la remise en question par la Chine des valeurs occidentales rebattent fondamentalement les cartes pour les prochaines décennies.

Stands des journées de l'infanterie. © caporal Pauline / armée de Terre

Un combat du futur collaboratif et innovant

Le commandement du combat futur (CCF) réfléchit à l’armée de Terre de demain en fonction des conflits et de la technologie. « S’adapter c’est dominer ». C’est dans ce cadre que s’inscrit l’étude TITAN qui va définir le combat aéroterrestre à l’horizon 2040. Le successeur du programme SCORPION repose sur trois axes : agresser, résister et commander. Il vise notamment un renouvellement des blindés lourds comme le VBCI ou le char Leclerc mais aussi à une généralisation du combat collaboratif au niveau interarmées

A cet effet, plusieurs nouveautés ont été présentées par les industriels et mises en avant lors démonstrations dynamiques et statiques. Pour l’École d’infanterie, la mission est de définir son besoin et la façon d’utiliser les technologies existantes ou en cours de développement pour être toujours plus efficace au combat

Démonstration des innovations de l'armée de Terre. © caporal Pauline / armée de Terre

L’innovation au cœur du changement

Les journées nationales de l’infanterie ont été le théâtre d’échanges avec les brigades qui ont donné leur vision de la différenciation des segments d’infanterie, au regard du modèle d’infanterie 2030 proposé par l’école de l’infanterie. Elles sont désormais des systèmes de combat autonomes. Les brigades légères souhaitent développer leur mobilité et leur capacité d’agression en lien avec les milieux aéroporté et montagne qui contraignent à un allègement du combattant.

Le segment lourd envisage une réorganisation afin de trouver le meilleur ratio entre mêlée, appuis et soutien pour gagner en autonomie. Enfin, le segment médian cherche à accroitre l’efficacité des feux de la brigade ainsi que sa capacité d’action dans la profondeur. Cela passera notamment par un renforcement de la trame drones et munitions télé-opérées de la brigade.

Le chef d'état -major de l'armée de Terre à la journée mondiale de l'infanterie. © caporal Pauline / armée de Terre

Contenus associés