Motoriste : un spécialiste au cœur de l’aéronef

Direction : SIAé / Publié le : 16 mai 2024

Que ce soit à Bordeaux, à Nancy ou en Bretagne, le métier de motoriste moteur permet une carrière variée sur différents aéronefs et/ou à différents postes de la chaîne d’encadrement.

Benoît, motoriste TP400 au SIAé © Jean-Luc Vignes

Benoît (Bordeaux), opérateur motoriste sur moteur TP400

Après avoir travaillé sur le moteur du Rafale, Benoît œuvre depuis 2013 sur le TP400. Il s’agit de démonter, inspecter, remonter et mettre dans la bonne configuration le moteur selon les critères du constructeur de l’A400M. Sur ce jeune moteur, il y a eu beaucoup de campagnes de retrofit. La conception de la boîte de vitesses et celle de la turbine basse pression, notamment, ont subi des modifications. « Pour l’instant, nous intervenons en NTI2 sur ce moteur, mais nous espérons avoir la possibilité de réaliser des modifications NTI3 », indique Benoît.

Sur une visite moteur (huit à dix semaines), Benoît est accompagné d’un ou deux jeunes opérateurs. Deux ans sont nécessaires pour former un motoriste. « Il faut être rigoureux, précis, ordonné, le reste s’apprend. J’aime transmettre aux nouvelles générations, je remplace mon chef quand il est en vacances et j’apprécie d’être vecteur d’information entre la direction, le bureau technique et l’atelier. Le matin, je me lève avec le plaisir de faire un métier qui me plaît et de servir l’État. »

Visite du moteur M88 © Ludovic Tremel

Julien (Bretagne), chef de secteur des visites du moteur M88

Julien est arrivé à l’atelier de Landivisiau en 2003, pour les premières modifications sur le moteur du Rafale. D’abord technicien, adjoint, puis chef de visite, alternant avec des affectations en flottille, il exerce maintenant la fonction de coordinateur des visites pour les sept plots moteurs M88. Les moteurs y sont décortiqués en vingt-et-un modules qui sont réparés à l’intramodulaire NTI2 ou envoyés à Bordeaux au NTI3 avant d’êtreréassemblés à l’intermodulaire.

Le rôle de Julien est de synchroniser les interventions pour optimiser la production. Il supervise les visites à l’atelier et les interventions en flottille. « Mon expérience à l’AIA et en flottille me sert tous les jours pour fournir un avis technique. Pour encadrer des équipes, il faut savoir aussi écouter les collaborateurs et identifier les points bloquants. Travailler sur M88, c’est un peu comme sur un moteur de Formule 1, c’est une technologie particulière. »

Laurent (Nancy), chef de box à la VN du moteur M53P2

D’abord motoriste à l’atelier dépannage, Laurent est maintenant chef de box à la visite normale (VN) du moteur du Mirage 2000. Il effectue la préparation, dispatche le travail et rédige la documentation. L’objectif étant de rendre un moteur en bon état au pilote.

« Il faut être curieux, ne pas se cantonner à ce qu’on doit démonter et ne laisser aucun doute, c’est le message que Laurent fait passer à son équipe. Une visite simple peut se transformer en visite plus complexe ; ce qui est insignifiant maintenant peut être déterminant ensuite. L’esprit critique est important. Et tout en considérant l’ensemble, il ne faut pas perdre de vue le détail. »

Lors d’opérations extérieures, il a apprécié d’être le seul spécialiste moteur en raison de la prise d’autonomie importante que cela génère. Il est également passionné par l’instruction. Pour lui, un bon formateur est d’abord un bon ouvrier : « Même si j’ai troqué mes outils pour des stylos, ça m’arrive de reprendre un outil. »

Contenus associés