Pour célébrer les 20 ans du SID, la prise d’armes a été présidée par le ministre des Armées, accompagné du chef d’état-major, le général d’armée Thierry Burkhard, du secrétaire général pour l’administration Christophe Mauriet, du Directeur central du SID (DCSID), l’ingénieur général hors classe de l’armement Alexandre Barouh, et du gouverneur militaire de Paris (GMP), le général de corps d’armée Loïc Mizon. 

Après la remise de 5 médailles militaires à des agents du SID, le Service a été cité à l’ordre de l’Armée, pour sa participation au Sahel dans le cadre des opérations Serval (2013-2014) et Barkhane (2014-2022) : « Véritable bâtisseur du désert, le SID a réalisé au Burkina-Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad de nombreuses opérations d’infrastructures permettant de préparer le déploiement puis le stationnement des forces armées dans un cadre espace-temps inférieur à tous les standards habituels de la construction. » 

La cérémonie s’est poursuivie par l’adoubement et la remise des épées aux élèves-officiers de l’ENSIM et, pour la première fois, aux officier sous contrats (OSC) IMI recrutés cette année. Ce geste symbolise leur entrée dans le corps des Ingénieurs militaires d’infrastructure (IMI). La 14^ème promotion des IMI, qui restera dans l’histoire comme celle des 20 ans du SID, porte le nom de « Général Casso » en l’honneur du général de brigade Abdon Robert Casso. 

Lors de son discours, le ministre des Armées a rendu un hommage vibrant au SID : 

« Depuis 20 ans, [il] forme un modèle unique de maîtrise d'ouvrages étatiques, arsenalisés, capables d'assurer la construction, de maintenir et d'administrer le patrimoine immobilier du ministère des Armées le plus vaste de l'État. Depuis 20 ans, vous avez démontré votre savoir-faire, votre expertise technique et plus encore votre engagement en tout temps, tout lieu. Qu'il s'agisse de la remise à niveau des installations de la dissuasion et des bâtiments en propulsion nucléaire, de l'adaptation des infrastructures aux nouveaux équipements des forces, tels que les véhicules Scorpion, les avions MRTT ou les sous-marins nucléaires d'attaque de la classe Suffren. »

Le ministre a également évoqué les défis qui attendent le Service : 

« Cette mission s'est faite plus importante encore ces dernières années, avec l'augmentation continue des crédits de la Mission Défense (…) Ce sont ainsi 20 milliards d'euros d'investissement qui doivent être réalisés durant la programmation nucléaire, avec la construction d'un nouvel hôpital interarmées, des infrastructures pour accueillir le nouveau Rafale et les nouveaux équipements de l'armée de Terre, d'autres pour prévoir l'arrivée du futur porte-avions de nouvelle génération, mais aussi la création et la rénovation de 28 000 lits d'hébergement, pour ne citer que ces quelques exemples. » 

Après avoir validé en 2024 la feuille de route de la transformation du SID, pour relever le défi de l'augmentation du plan de charge du service, Sébastien Lecornu a fixé, en ce 20^e anniversaire, une lettre de mission au SID : « Je souhaite renforcer la mission de votre directeur central, pour qu’il pilote la politique d’infrastructure du ministère, de la conception des projets, jusqu’à leur livraison et leur maintenance, afin de donner plus de cohérence à nos investissements en la matière. Cette nouvelle politique devra m’être proposée d’ici la fin du mois de septembre. »

Lors de son allocution, le SGA a lui aussi salué le bilan exceptionnel du Service : « C'est au SID et nulle part ailleurs qu'on est capable de concevoir, de réaliser, de maintenir des ouvrages aussi complexes, aussi indispensables à la défense de notre pays mais pas seulement. De produire aussi dans des volumes importants et sur des territoires si vastes en France métropolitaine, outre-mer et à l'étranger. »

En conclusion de cette journée inoubliable, le Directeur Central SID est revenu sur l’objectif fixé par le ministre : « Nous prenons acte de la mission qu'il nous a confiée d'élaborer la politique d'infrastructure de défense. C'est un défi ambitieux et je n'ai strictement aucun doute que nous saurons le relever avec succès, dans un esprit de coopération avec nos partenaires des armées, de la DGA et la Direction des territoires, de l'immobilier et de l'environnement. » 

Le général Casso, une figure historique pour la promo IMI des 20 ans

Celui qui a donné son nom à la promotion 2025 des IMI est un acteur fascinant de la France du XX^e siècle. Homme de sciences, résistant de la première heure, officier exemplaire et soldat du feu, le maréchal de France De Lattre de Tassigny disait de lui qu’il était « d’un dynamisme rayonnant, d’un courage admirable, ayant des qualités de chef et d’organisateur, […] faisant preuve en toute occasion du plus grand mépris du danger ». 

Ingénieur diplômé de l’École des mines d’Alès puis de l’École spéciale des travaux publics, il intègre l’armée en 1934 et choisit l’École supérieure du Génie militaire à Versailles. Le lieutenant Casso est envoyé à Bitche où il consacre 3 années à la direction de 86 ouvrages, dont le fort "Casso” à Rohrbach-les-Bitche. Fait prisonnier en 1940, il s’évade et entre en Résistance. En 1944, il participe à la libération de Metz et termine la guerre en Allemagne. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il se retrouve à la tête d’unités en Indochine et en Algérie. Il obtient son doctorat à la faculté de sciences de Paris et est nommé chef d’arrondissement du génie à Metz entre 1947 et 1950. Le 1^er décembre 1961, le colonel Casso prend le commandement du Génie de la région d’Alger, mais, blessé lors d’un attentat, il quitte l’Algérie l’année suivante.

Le général Casso sera ensuite le grand réorganisateur du corps de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). En quittant le commandement de la brigade, il entre en politique, devenant maire du XVII^e arrondissement de Paris (1970-1976), puis conseiller de Paris (1976-1983).