168 projets déposés, 115 examinés, 56 retenus. Tel est le bilan du premier appel à projets (AAP) du Fonds d'intervention pour la transition écologique (FITE). Créé en 2024 par la DTIE du ministère des Armées, ce fonds a pour objet de financer des projets des différents organismes du ministère des Armées qui sont innovants, généralisables et favorables à :

• La transition énergétique
• La gestion et préservation des ressources en eau
• La protection et la restauration de la biodiversité et à la préservation des sols
• La transition vers une économie circulaire
• L’adaptation au changement climatique

Le jury de l’AAP a réuni des représentants du ministère mais également des acteurs externes (Agence de l'innovation de défense et CEREMA, établissement public relevant du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires).

Un financement complémentaire interministériel issu du Fonds vert de l’Etat (FVE) a permis de retenir davantage de projets sur les thématiques eau et biodiversité, et d’atteindre un montant total de 3 M€. Ce financement par le FVE vise à accompagner le déploiement des mesures « services publics écoresponsables) et concerne des projets en lien avec l’eau et la biodiversité, l’alimentation durable, les mobilités douces et le verdissement du parc automobile.

 Le FITE 2025 déjà lancé

L’AAP FITE 2025, qui a déjà été lancé, sera divisé en deux volets : 

• Le premier ne comportera que des projets innovants (l’AAP 2024 tenait compte du caractère innovant lors de l’évaluation alors que celui de 2025 en fait un critère d’éligibilité).
• Le deuxième ne comportera que des projets en rapport avec la biodiversité, mais qui ne sont pas nécessairement innovants.
  
  
  
  Les dossiers sont à déposer au plus tard le 6 décembre 2024, en passant par les commandants de base de défense ou les chaînes hiérarchiques pour les unités "non embasées".

Parmi les 56 projets retenus pour le FITE 2024, huit qualifiés de « remarquables » ont été sélectionnés par la DTIE et le jury et mis à l’honneur le 11 juin dans le cadre d’une remise de prix, introduite par Sylviane Bourguet, la directrice de la DTIE. Leur mise en œuvre, tout comme celle des 56 autres projets, devra conduire à un retour d’expérience formalisé : s’ils sont concluants, des projets similaires pourront ensuite être déployés sur d’autres emprises militaires.

Peinture réflective (Groupement de soutien de base de Défense Lyon Valence La Valbonne)

Le site du quartier général Frère (Lyon) subit de plus en plus d’épisodes caniculaires. Une peinture réflective biosourcée va être appliquée et des films solaires posés sur les fenêtres afin de limiter l'effet "îlot de chaleur".   

Pingers et détecteurs cétacés (Préfecture Maritime de l’Atlantique)

La zone maritime Atlantique présente une forte concentration d’espèces d’intérêt communautaire de l’Union européenne et des aires marines protégées. Pour réduire l’impact sur les mammifères marins, l’acquisition de trois pingers (répulsifs acoustiques) et d’un détecteur de cétacés destinés à équiper le groupement de plongeurs démineurs Atlantique permettra d’expérimenter cette solution alternative de blanchiment des zones de "pétardement" avant explosion de munitions sous-marines.

Aménagements paysagers écologiques (Direction générale de l’armement Maîtrise de l’information)

Un projet de micro-forêt à Bruz (Ille-et-Vilaine) renforcera les trames vertes et bleues identifiées par un aménagement paysager écologique et durable. La solution proposée contribuera également à l’adaptation du site aux effets du changement climatique. Elle facilitera aussi le déplacement des petits mammifères, des amphibiens et de l’entomofaune.

Récupérateurs d’étuis de tir (27ème BCA)

La nécessité d’entretien de la capacité opérationnelle requiert des entrainements au tir. L’activité pastorale et la préservation des zones protégées est un enjeu important du territoire. Une expérimentation de récupérateurs d’étuis sur les fusils d’assaut réduira les impacts et l’empreinte au sol des déchets de tir sur les espaces d'entraînement, majoritairement en terrain civil.

Panneaux photovoltaïques toiture souple (Base aérienne Mérignac-Beauséjour)

Sur un site qui comprend une importante surface en tôle de toiture avec un fort potentiel de solarisation pour produire de l’énergie électrique, mise en place de panneaux photovoltaïque légers souples sur cette toiture fine qui ne permet pas la surcharge de panneaux cristallins classiques.

Peinture thermo-réfléchissante  (base aérienne « Colonel Massart »  république de Djibouti)

Application sur les toitures de deux bâtiments d'une peinture thermo-réfléchissante qui a des caractéristiques rafraîchissantes et qui contient de la poudre de coquille d'huitres, produits éco-sourcés, bio-sourcés et non polluants. Cette solution parviendra à réduire les consommations énergétiques et à terme les émissions de CO₂.  

Système de production électrique autonome (3^ème Régiment de parachutiste d’infanterie de marine)

Mise en place d’une installation de production d’énergie photovoltaïque en autoconsommation sur le site militaire isolé de Villemaury (Aude), à la place d’un groupe électrogène diesel.

Connexion réseau (base aérienne Ventiseri-Solenzara)

Une connexion à un réseau de réutilisation des eaux usées traitées va être établie pour recycler 75 à 85% des eaux usées traitées (14 000 m³/an). Ce nouveau projet permettra de limiter la consommation d’eau pour des usages de lutte contre les incendies, les aires de lavage et l’arrosage de terrains de sport et d’espaces verts.

La mise en œuvre de ces projets, tout comme celle de l'ensemble des 56 projets, devra conduire à un retour d'expérience formalisé : s'ils sont concluants, des projets similaires pourront ensuite être déployés sur d'autres emprises militaires.