Barrières nautiques, sonars, caméras… comment le Service d’infrastructure de la Défense sécurise la cérémonie d’ouverture des JO
Dans le cadre de l’opération Sentinelle, renforcée à l’occasion des Jeux de Paris, le SID contribue à la mission de sécurisation du secteur Ivry-Charenton, zone d’embarquement d’où s’élancera l’impressionnante parade fluviale pour la cérémonie d’ouverture.
Par Marguerite Silve Dautremer.
Entre le pont Nelson Mandela (Ivry-sur-Seine) et le pont d’Austerlitz (Paris), les 3,5 kilomètres de Seine sont désormais verrouillés par l’armée. C’est là, depuis le port d’Ivry qui a désormais le statut de zone protégée, que s'élanceront le 26 juillet 180 bateaux et 10 000 athlètes, pour célébrer la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
« Cette mission est complexe et inédite », souligne le lieutenant-colonel Olivier, lors d'une présentation du dispositif à la presse. « On est allés très loin dans la phase de planification pour essayer de tout prévoir », assure le lieutenant-colonel.
Afin d’assurer la haute surveillance de cette zone protégée, un bataillon a été spécialement mis sur pied : le « bataillon Ivry » (BATIVRY), avec 800 militaires en majorité issus de la Légion étrangère. Mobilisé depuis 15 jours, sous commandement du 1er régiment étranger de Génie (1er REG), il est composé d’unités de la 6e brigade légère blindée et d’unités spécialisées. Les missions qu’il assure sont multiples : sur terre (les quais), dans les airs (au-dessus de la zone), sur et sous l’eau.
Au cœur de cet impressionnant dispositif de sécurité, le BATIVRY emploie les grands moyens. Drones, sonars, fusils brouilleurs capables de perturber les drones, équipes de plongeurs du génie, groupes d’interventions sur embarcations fluviales du génie ou équipes cynotechniques : « Nos moyens sont assez exceptionnels dans la mesure où ils assurent une sécurité multi-milieux », poursuit le lieutenant-colonel Olivier.
Le SID en appui à la Force Sentinelle
En sus des effectifs militaires déployés, le SID a conduit et réalisé toutes les opérations d’infrastructures. Un défi hors-normes, avec 500 000 mètres carrés à rendre hermétiques temporairement dans un environnement particulier – le milieu parisien – fortement urbanisé et la Seine, avec de nombreuses vulnérabilités dont d'éventuelles intrusions par voies maritime et aérienne.
Transformés en zone militaire, les 6,5 kilomètres de berges de Seine accueillent quatre postes de commandement tous équipés de générateurs et de commodités, raccordés au réseau de fluides urbains (alimentation en eau potable et raccordement aux eaux usées des égouts de Paris).
Parmi les éléments du dispositif de sécurité mis en place par le SID, deux barrières de protection anti-intrusion flottent au niveau des ponts Charles de Gaulle et de Charenton. Equipées d’un filet subaquatique qui se déclenche sur commande, elles délimitent la zone de protection et sont une première sur un fleuve, un tel dispositif existant déjà en mer. Des clôtures terrestres ont été installées, des dispositifs anti-véhicules béliers et barrières de filtrage, un système de vidéosurveillance le long des quais (98 caméras) et subaquatique (quatre sonars fixes), ainsi qu’un sonar mobile pour les embarcations fluviales du génie. Le SID est également intervenu dans l’installation de quatorze bouées de signalisation et 1 600 mètres de lignes d’eau, délimitant la zone protégée.
30 interlocuteurs sont en relation avec le SID et l’Ingénieur militaire de l’infrastructure Carl dont : le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO), la Mairie de Paris, la Préfecture du Val-de-Marne, le 1er REG, le 61e régiment d’artillerie (61e RA), la Délégation militaire du 93 (DMD 93)…
Trois mois de conceptualisation du SID
Pour cette mobilisation inédite, trois phases ont été nécessaires au SID. La préparation (études, contrats, autorisations d’occupations des lieux, coordination …), le déploiement (installations des infrastructures, déploiement des forces) et la sécurisation effective des lieux.
Grâce à ces travaux effectués en amont, le SID mis en place un dispositif innovant à l’empreinte environnementale réduite. Des dispositifs autonomes en énergie ont été utilisés, comme les panneaux solaires et ceux raccordés au réseau ENEDIS. Le SID a mobilisé quatre équipes légères d’intervention (ELI) de huit personnes (électriciens, électrotechniciens, plombiers et techniciens), déployées sur quatre secteurs, de juillet à septembre.
La mission du « bataillon d’Ivry » prendra fin au début des Jeux Olympiques, le 26 juillet. L’armée devra lever le camp juste après la cérémonie d’ouverture.
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