Toulon, Brest, Metz, Lyon, Brive-la-Gaillarde… venus des quatre coins de l’Hexagone, les participants à l’évènement baptisé « Bâtir demain ensemble », premier du genre au sein du Service, étaient nombreux aux Docks de Paris. Au programme, passage en revue des plus belles réalisations du SID sur l’année écoulée, zoom sur l’immense diversité de métiers du Service, présentation des innovations menées par différents USID et ESID, point de situation RH… le tout ponctué d’animations originales et décalées. « Cette journée est le point de départ d’une nouvelle dynamique collective. Elle sera consacrée à mesurer vos succès et partager nos défis de demain. Le SID contribue directement au succès des Armées. J’ai l’intime conviction qu’il est une entité stratégique pour le ministère des Armées et des anciens combattants, voire pour notre pays. Chacun d’entre vous constitue le SID, quel que soit votre métier, votre statut ou votre affectation. Vous êtes indispensables car vous œuvrez chaque jour en faveur des missions des Armées. Nous pouvons être fiers de ce que nous sommes, bâtissons demain ensemble ! », a déclaré Alexandre Barouh, directeur central du SID dans un propos liminaire.

Après une séquence surprise de réveil musculaire animée par le coach Thibaut Vallé, L’assemblée a ensuite visionné un reportage mettant en lumière quatre métiers au sein du SID : le sergent Grégory, chef de cellule-Régie infrastructure (USID de Villacoublay), Séverine, représentante du conducteur d’opération (ESID de Brest), le Lieutenant Stéphane, ingénieur militaire d’infrastructure-hydrogéologue (ESID d’Ile-de-France) et Valérie, correspondante G2D (ESID de Metz).

Les participants ont ensuite pu écouter l’allocution vidéo d’Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement (DGA) : « Le SID est pour la DGA un partenaire indispensable. Ensemble, nous œuvrons pour donner vie à de grands projets qui structurent notre système de Défense. Je pense à la dissuasion, au programme Scorpion, au porte avion du futur, à notre aviation de chasse ou nos capacités d’action vers l’espace. Tous ces défis technologiques sont évidemment des défis d’Infrastructure. La DGA et le SID partagent la même vocation, la même identité : celle d’une double culture civile et militaire, marquée par une expertise technique rare, mise au service d’un objectif commun : le succès des armes de la France », a-t-il déclaré.

Le Général d'Armée Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées, a également fait part de sa vision du service : « Le SID est un service expert, j’en attends du conseil et de la réalisation. Le conseil que vous apportez est extrêmement important : il est à la base des projets, et ne peut pas arriver seulement à l’étape finale. Vous devez être très intégrés dans les équipes afin de travailler le plus en amont possible, pour que votre expertise, qui est attendue, soit prise en compte le plus tôt possible dans les travaux. Il y a un réel sujet de proximité et d’intégration dans l’apport de l’expertise ». Interrogé sur l’ancrage territorial du SID, Thierry Burkhard a affirmé que « la répartition du SID sur l’ensemble du territoire, dans les bases, les ports et les régiments est essentielle. Cette capacité à être présent partout vous permet d’être équipés et de répondre à la plasticité de commandement ». Thierry Burkhard a également insisté sur le principe de non-linéarité de la nature des chantiers, notamment ceux liés au stationnement des forces déployées en Opex : « Il y a une réflexion à conduire avec la partie opérationnelle et vous avez pleinement votre mot à dire. Dans un contexte de guerre de haute intensité, il s’agit là d’un changement d’échelle », a-t-il souligné. Le chef d’état-major des armées a également appelé à ne pas sous-estimer l’importance du stationnement et des conditions de vie des militaires et des civils de la Défense.

À ses côtés, Christophe Mauriet, secrétaire général pour l’administration (SGA) a ajouté que « Le SID est le dernier service dans l’État encore capable d’exercer ces capacités et cette expertise. Le ministère des Armées a une grande chance d’avoir conservé et entretenu cela. Il est important de maintenir la plénitude des expertises sur toute la chaîne de valeurs de cette fonction de construction, de la conception jusqu’à la maintenance. Cela créer une responsabilité particulière pour des métiers connexes comme la fonction RH, dans la préservation et l’entretien de ces savoir-faire. Tout ce qui contribue à regénérer ce capital humain a une importance stratégique. Un certain nombre d’initiatives futures, comme l’Académie ministérielle de l’infrastructure, sont très importantes ».

Zoom sur sept projets ambitieux

Sept porteurs de projets issus de différents USID et ESID ont ensuite dévoilé des innovations sur lesquelles ils ont pu s’appuyer. Ces dernières, présentées sur des stands à quelques mètres de l’amphithéâtre, ont permis aux agents d’explorer ces techniques novatrices et potentiellement de les mettre ensuite en application sur leurs territoires.

L’USID de Creil a présenté son projet « Contribuer à une base plus verte »

L’ESID de Lyon celui d’« Économiser les ressources en les recyclant ».

L’ESID de Brest, « Préserver l’océan par des travaux propres »

L’USID de Brive-la-Gaillarde, « Proposer un village de combat dernière génération ».

L’ESID de Metz, « Numériser l’espace de tir »

L’ESID de Toulon, « Rénover la digue et respecter l’environnement »

L’ESID de Rennes, « Pré-concevoir en usine pour gagner du temps ».

La matinée s’est terminée avec un jeu collectif directement inspiré de l’émission « Burger Quizz » d’Alain Chabat, le « Burger SID ». Plus de 900 personnes présentes dans la salle se sont prêtées au jeu et les 3 gagnants finaux ont pu brandir leur trophée.

Retour sur les réalisations phares du SID

Après le déjeuner, la journée s’est poursuivie avec une expérience musicale collective. Objectif : mettre en avant l’importance de chacun dans le rayonnement d’un groupe. Une vidéo de retour sur les différents succès sur l’année écoulée a été commentée par l’IG2MI Philippe Vergez, directeur investissements et du GBR Olivier Meriau, directeur maintenance et du patrimoine.

« La maintenance et la gestion du patrimoine sont au cœur de la mission principale du SID et représentent 60% des effectifs du service. La maintenance incarne le soutien au plus proche des unités. C’est le domaine de toutes les belles réalisations du quotidien, notamment l’entretien. Elle matérialise le contact constant et quotidien entre le service et les forces armées. Cela est principalement assuré par les USID. La gestion du patrimoine regroupe des métiers de l’ombre extrêmement ardus, comme l’urbanisme ou la domanialité. Pourtant, sans elle, rien ne se fait dans le Service. Elle porte aussi bien des enjeux administratifs qu’opérationnels », a souligné le GBR Olivier Meriau.

Accueillis par des applaudissements nourris, le capitaine Jérôme Mazars (AISST) et le sergent-chef Nicolas Finck, responsable d’une équipe légère d’intervention (ELI) sont ensuite revenus sur l’intervention du SID dans l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 : « Nous étions mobilisés deux ans avant afin de tout mettre en place et jusqu’à aujourd’hui, pour assurer la phase de désengagement. Les Armées ont été réquisitionnées par les préfets, en appui aux forces de sécurité intérieures pour sécuriser l’évènement. Le SID a participé à cette sécurité : nous devions nous assurer que l’ensemble des infrastructures du ministère soient opérationnelles. Cela passait bien sûr par l’accueil de la Force sentinelle, avec plus de 20 000 militaires déployés. Nous devions conduire l’opération avec les Armées à nos côtés, pour le bon déroulement des Jeux, de Papeete à Marseille, en passant par Versailles, Lille ou encore Bordeaux », a précisé le Capitaine Mazars. Le sergent-chef Finck est quant à lui revenu sur les missions des ELI. Il a souligné le travail collectif et les échanges de bonnes pratiques de tous les techniciens venus des 4 coins de la France, mobilisés en faveur d’un évènement de portée mondiale.

Faire face aux évolutions et accompagner les Armées : quelles sont les ambitions du SID ?

L’IG2ETA Sophie le Berre, directrice stratégie et prospective et Philippe Decouais, directeur pilotage et performance, ont abordé ensemble le thème de l’engagement collectif au service des enjeux contemporains. « Les Armées ont besoin d’un SID particulièrement performant, qui porte des projets moins chers et plus rapides, avec des risques maîtrisés. Elles ont aussi besoin d’un SID audacieux et innovant sur le plan technique, mais aussi sur celui de la transition écologique afin d’inscrire nos ouvrages dans le monde de demain. Elles ont aussi besoin d’un SID expert pour être à la table des décideurs. Pour réussir tout cela, le SID devra porter la voix de l’Infrastructure et être uni », a souligné l’IG2ETA Sophie le Berre. Pour Philippe Decouais, « cette performance passe par la révision de nos processus qui doivent être solides, éprouvés, uniformisés et simplifiés ».

La formation au cœur de la politique RH du SID : zoom sur la nouvelle Académie ministérielle de l’infrastructure

Côté RH, Corinne Sinnassamy, directrice des ressources humaines, métiers et compétences a présenté la politique RH, aux côtés de Jean-Baptiste Fayet, chef du bureau du personnel militaire et de Sophie Aubin, cheffe du bureau du personnel civil.

« Être un employeur responsable, dans un secteur complexe et dangereux qui est le nôtre, c’est surtout préserver la santé et la sécurité de nos agents, conserver et mettre en valeur vos compétences. Nous avons deux axes de travail dans le Service : offrir, au-delà d’un poste, une proposition de parcours pour permettre à chacun de s’inscrire dans le Service dans la durée. Nous allons intensifier une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, une détection des talents et des envies, pour donner à chacun la possibilité d’évoluer. En parallèle, nous mettrons en place une offre de formation inédite pour permettre à tous d’exercer ses missions. C’est l’objet de l’Académie militaire de l’infrastructure ».

« Cette Académie ministérielle de l’infrastructure est l’occasion de donner à chacun, dans un lieu reconnu, la possibilité de progresser et de se perfectionner dans son métier. Pourquoi pas d’enseigner, pour ceux qui le souhaitent. Ce sera un lieu de passage entre les différentes compétences de notre Service. Le CEMA l’a rappelé, nous sommes dans un monde complexe, mais aussi dans un domaine métier où les techniques évoluent très vite. Les projets deviennent complexes, nous sommes souvent sur des projets d’aménagements majeurs. Il nous faut garantir la disponibilité des installations opérationnelles, penser des bâtiments flexibles, inscrire notre action dans la stratégie Défense durable, digitaliser les pratiques », a ajouté Mme. Sinnassamy.

Un nouveau logo pour une nouvelle dynamique

La journée s’est achevée par la présentation du nouveau logo du SID et les remerciements chaleureux d’Alexandre Barouh à l’assemblée : « Je souhaite que cet évènement ne soit pas le dernier du genre et que nous puissions nous réunir régulièrement ». Prochain rendez-vous à l’été 2025 pour les 20 ans du SID, dans un lieu militaire très prestigieux dont l’identité reste pour le moment tenue au secret.