#FiersDeNosRéservistes : la réserve, « un milieu où la rigueur et l’esprit d’équipe sont au cœur de chacune de nos actions »

Direction : Santé / Publié le : 29 octobre 2025

Ils viennent d’horizons différents — médecine, soins infirmiers, pharmacie, psychologie — mais partagent la même mission : servir. En Polynésie française, plus d’une trentaine de réservistes prêtent main-forte à la direction interarmées du Service de santé des armées. Parmi eux, la psychologue de classe normale Lauriane, psychologue récemment arrivée au sein de l’unité. À l’occasion des Journées nationales des réservistes 2025, elle témoigne de son engagement au service des forces armées.

Psychologue de classe normale (PCN) Lauriane © SSA

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la réserve du Service de santé des armées ?

Psychologue de classe normale (PCN) Lauriane : La psychologie a toujours guidé ma vie. Après un parcours varié dans le civil, entre mon cabinet libéral et mon engagement comme psychologue sapeur-pompier volontaire, j’ai eu l’occasion de me spécialiser dans la prise en charge du psycho-traumatisme et d’accompagner des personnes en situation de handicap. C’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai découvert la réserve : la famille d’une jeune que je suivais appartenait au régiment du service militaire adapté de Polynésie française et m’a parlé de cette possibilité d’engagement.

En quoi la réserve enrichit-elle votre quotidien professionnel et personnel ?

PCN Lauriane : Cette expérience est un vrai plus, tant d’un point de vue professionnel que personnel. Grâce à la réserve, je sors de mon quotidien en clinique pour aborder et développer des compétences spécifiques tels que le traumatisme de guerre, la gestion des risques psycho-sociaux, l’intervention dans des situations exceptionnelles… L’activité est très diversifiée !

La réserve du SSA, c’est aussi ma contribution citoyenne pour servir la Nation. Mettre un pied dans l’institution militaire, c’est intégrer un milieu où la rigueur et l’esprit d’équipe sont au cœur de chacune de nos actions.

Comment vous êtes-vous intégrée à ce milieu ?

PCN Lauriane : Au départ, j’ignorais tout de ce milieu. Une psychologue d’active de la Marine nationale m’a accompagnée dans ce processus d’insertion, pour que mes premiers pas dans cet univers puissent s’effectuer en douceur. Entre l’apprentissage du vocabulaire spécifique, des différentes hiérarchies et des usages et particularités de la psychologie en milieu militaires, ce tutorat m’a aidé dans l’acculturation à ce monde particulier.

Avec la psychologue, je peux également échanger sur les cas cliniques, parfois complexes, que je rencontre. Certaines situations nécessitent plusieurs regards voire une approche différente pour se compléter.

Le travail d’équipe est l’un des principes fondamentaux de l’armée. Qu’ajoute-t-il à votre pratique professionnelle ?

PCN Lauriane : La considération des praticiens militaires sur la question de la santé psychique du soldat est un vrai plus dans les armées : elle est le signe d’une véritable ouverture au fait psychologique et donne une place particulière au psychologue, notamment dans le suivi des blessés psychiques post traumatiques.

Travailler aux côtés des médecins permet une approche pluridisciplinaire du patient, d’ajuster ensemble les lignes thérapeutiques et de renforcer la qualité du suivi.

Que retenez-vous de votre première année en tant que réserviste ?

PCN Lauriane : Ma première année a été marquée par deux temps forts. D’abord la formation militaire initiale pour comprendre les valeurs et les codes militaires, et de partager des moments de solidarité uniques. Au printemps 2025, j’ai également été amenée à prendre en charge les personnels d’une compagnie du régiment d'infanterie de marine du Pacifique – Polynésie endeuillée par le décès d’un des leurs. C’était une intervention d’exception, qui m’a confortée dans mon engagement.

Si vous deviez résumer votre expérience en une phrase ?

PCN Lauriane : La réserve est une aventure humaine et clinique unique, qui élargit mes horizons professionnels.


A la une