"Nous y étions", 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day, par Annick Cojean

Présentation de  l’ouvrage Nous y étions, 18 vétérans racontent heure par heure le D-Day, d’Annick Cojean paru en mai 2024, aux éditions Grasset et sélectionné pour l’édition 2024 du Prix Erwan Bergot. 

"Nous y étions" de Annick Cojean aux éditions Grasset. © Armée de Terre/Défense

Présentation de l’auteur

Titulaire d’une licence de droit et d’un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris, Annick Cojean a également suivi les cours du Conservatoire d’art dramatique.

Engagée au journal Le Monde en 1981, elle a participé à la création du département Médias – communication, dont elle a été chef adjointe de 1986 à 1991, avant d’être nommée grand reporter.

En 1996, sa série de cinq reportages  Les Mémoires de la Shoah, réalisée aux Etats-Unis et en Europe à l’occasion du cinquantenaire de la libération des camps d’extermination, a été récompensée par le prix Albert-Londres. En 2012, elle a reçu le Grand Prix de la presse internationale pour son travail sur la Libye.

Annick Cojean est l’autrice de plusieurs livres dont Les Proies (2012), best-seller traduit dans le monde entier, de Je ne serais pas arrivée là si… (2018) suivi de Nous ne serions pas arrivées là si… (2022), et avec Gisèle Halimi, d’Une farouche liberté (2020).

Elle est également autrice de plusieurs documentaires pour la télévision et a dirigé sur France 5 les collections Empreintes et duels.

Résumé du livre

« Au printemps 1994, alors que se préparait la célébration du 50e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, j'ai voulu essayer de rencontrer, au fil de mes reportages pour Le Monde, quelques vétérans du fameux 6 juin 1944. Je ne savais pas encore ce que je ferais de ces entretiens, mais je voulais les voir, les entendre, leur exprimer aussi ma gratitude. C'est étrange pour une journaliste d'avouer un tel sentiment, mais mon histoire y était pour beaucoup. Bien que Bretons d'origine, mes grands-parents, ma mère, ma tante, mes oncles avaient émigré à Caen. C'est là que le 6 juin 1944 les avait surpris, heureux, soulagés, excités, puis effrayés par la violence de l'opération et le bombardement de la ville (et de leur maison), et bientôt sur le chemin de l'exode.

Lorsque j’ai commencé à voir des vétérans américains, ils m'ont stupéfiée. Leurs souvenirs étaient d'une précision inouïe, leur envie de témoigner intense. Mes connaissances étaient balbutiantes, alors au restaurant, pour figurer les obstacles dressés par Rommel sur les plages normandes, ils prenaient des fourchettes et des couteaux, des stylos et des bouchons, et je les voyais, fascinée, me raconter Omaha la sanglante ou la prise héroïque de la pointe du Hoc.

Après toutes ces rencontres, j’ai proposé au directeur du Monde de raconter le 6 juin 1944, heure par heure, avec les différents acteurs de ce jour historique : les combattants des différentes armées, américaine, canadienne, anglaise, allemande. L'aumônier grande gueule du Commando Kieffer. Un résistant du maquis normand. Le plus jeune correspondant de guerre du D-Day, Charles Lynch, qui m'a bouleversée en racontant comment il avait sauté dans la mer, sous la mitraille, en tenant au-dessus de sa tête, sa machine à écrire et sa cage de pigeons voyageurs. Le speaker de la BBC qui avait la tâche, au petit matin, d'annoncer au monde entier l'opération Overlord...

Le journal m'a donné 18 pages, et je n'ai plus pensé qu'à ça. Reconstituer cette journée et donner corps au récit de ces hommes qui, pour la plupart, n'avaient à l'époque qu'une vingtaine d'années et ont vécu en terre normande les heures les plus folles, les plus tragiques de leur vie.»

18 interlocuteurs, tous disparus aujourd’hui, 18 récits à la première personne pour revivre le Jour le plus long.

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