Territoire national

JOP 24 : Bilan sécurisation des JOP 2024

Pendant plus de deux semaines, les armées, en appui des forces de sécurité intérieures, (FSI) ont contribué à la sécurisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 (JOP) permettant ainsi aux millions de visiteurs, aux milliers d’athlètes et aux centaines de personnalités publiques et politiques de participer à cet évènement hors-normes. Au-delà du dispositif SENTINELLE-JOP en Île-de-France, les armées ont participé à la sécurisation de l’ensemble des sites olympiques, aussi bien dans l’Hexagone qu’Outre-Mer.

Notamment, à Marseille, dans le cadre de la sécurisation des épreuves de voile, la préfecture maritime de la Méditerranée a mis en place un dispositif particulier de sûreté maritime (DPSM) afin de permettre une surveillance continue des compétitions. La Gendarmerie maritime, le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille (BMPM), le Bataillon des Fusiliers Marins (BFM), ainsi que le Groupe de Plongeurs Démineurs (GPD) de la Méditerranée ont tous été mobilisés pour garantir la sécurisation des épreuves, appuyés par des bâtiments de la Marine nationale. Ce déploiement a non seulement permis d'assurer la sécurité et la sûreté des athlètes, du public, mais aussi une gestion efficace des incidents en tout genre, contribuant ainsi au succès de ces compétitions olympiques délocalisées.

En parallèle, la protection aérienne des sites olympiques s’est appuyée sur la posture permanente de sûreté aérienne (PPS-A). Ce socle a été renforcé et complété par de nombreux moyens constituant les dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA) à Paris et Marseille. En plus de la

coordination interarmées et interministérielle, ces dispositifs ont été renforcés par nos alliés avec l’appui de moyens antiaériens espagnols dans la défense sol-air d’une part et les moyens britanniques et allemands engagés dans la lutte anti-drones d’autre part. Le dispositif anti-drones a particulièrement prouvé son efficacité, détectant et neutralisant plusieurs drones opérant illégalement dans les zones restreintes.

Cette coordination interarmées, interministérielle et interalliés a permis de sécuriser efficacement les Jeux Olympiques, garantissant un environnement sûr pour tous les participants. Fortes de cette expérience, les armées sont prêtes pour être au rendez-vous, et participer à la sécurisation pour tous les athlètes et spectateurs attendus en nombre dès demain dans le cadre des Jeux Paralympiques.

EUROPE

Dans une démarche ferme et défensive, les armées françaises contribuent activement aux missions de réassurance de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe.

AIR SHIELDING : mission aérienne au profit de l’OTAN

Cette semaine, les aéronefs français ont été engagés dans le ciel européen dans la mission AIR SHIELDING. Ces actions de réassurance sur le flanc est de l'Europe sont placées sous le contrôle opérationnel de l’OTAN et sont conduites en coopération avec les pays alliés présents dans le ciel européen.

Dans ce cadre, du 19 au 23 août, l'armée de l'Air et de l'Espace a déployé 3 Rafale sur la base aérienne de Satenas (Suède) depuis laquelle ils ont effectué 9 missions aux côtés d’avions Gripen suédois et des F35 norvégiens. Ce déploiement agile s’inscrit dans le concept otanien ACE (Agile Combat Employment), qui permet une réponse rapide à toute situation sous court préavis. (concept FRA = MORANE mise en œuvre réactive de l’arme aérienne)

Ce déploiement a contribué à développer et renforcer l'interopérabilité entre les aviateurs français, suédois et norvégiens à travers des missions aériennes conjointes.

Atlantique Nord : activités opérationnelles

Par ailleurs, en Atlantique, du 15 au 22 août, le Bâtiment de Soutien et d’Assistance Métropolitain (BSAM) Rhône a effectué sa mission NARVAL 24.8 avec une patrouille avec les Forces Armées de Norvège et est arrivée en escale au port OTAN de Ramsund en Norvège.

Depuis le 18 août, la frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine patrouille elle aussi en Atlantique Nord.

Le 22 août, la FREMM est arrivée en escale à Reykjavik en Islande et a conduit sur place une série d’entraînements. Des interactions avec les marines riveraines sont programmées dans le cadre de l’exercice NORTHERN VIKING 24 pour contribuer à la sûreté et à la connaissance de cette zone d’intérêt.

PROCHE ET MOYEN-ORIENT

Mer rouge : sûreté maritime

Au large du Yémen, le 21 août, le pétrolier Sounion a été victime d’attaques provoquant un incendie majeur en salle des machines et une voie d’eau. En avarie moteur et électrique, le pétrolier s’est retrouvé à la dérive en mer Rouge.

En liaison avec l’état-major des Forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis, une frégate française a été dépêchée par l’opération ASPIDES de l’Union Européenne pour porter assistance au navire à la dérive. Arrivée sur zone le 22 août, la frégate a détecté une nouvelle menace contre le navire de commerce par un drone naval. Elle a déjoué cette attaque en neutralisant l’embarcation chargée d’explosifs, puis a procédé à l’évacuation des 29 membres d’équipage.

Afin de garantir la sûreté maritime de Suez à Ormuz, les Etats membres de l’UE proposent avec ASPIDES une solution cohérente. La participation de la France à l’opération s’inscrit dans l’action résolue de la France dans la zone nord de l’océan Indien.

DAMAN : coopération opérationnelle

Dans le cadre de l'opération Daman, les armées françaises contribuent à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

Du 19 au 21 août, les militaires français de la Force Commander Reserve (FCR) se sont entraînés avec un détachement de la 7e brigade des Forces armées libanaises (FAL) dans le Nord-est de la zone d’opération de la FINUL au Sud-Liban. Cette activité a permis de partager les savoir-faire dans les domaines du secourisme au combat et du combat en zone urbaine.

Ces séquences d’entraînement conjoint sont l’occasion de développer la connaissance réciproque autour des procédures opérationnelles et de développer leur capacité à agir conjointement pour la stabilité au Liban.

CHAMMAL : coopération opérationnelle

Au Moyen-Orient, les Rafale de la base aérienne projetée au Levant ont assuré la permanence aérienne de la Coalition au-dessus de la zone afin de lutter contre Daech.

Du 15 au 22 août, ils ont effectué 12 sorties aériennes pour un total de 55 heures de vol. Ces vols s’effectuent dans l’ensemble du spectre des missions aériennes : défense et surveillance de l’espace aérien, prise d’alerte pour appui aérien ou Close air support (CAS) et reconnaissances aériennes menées au Moyen-Orient au profit de la Coalition.

AFRIQUE

La France propose aux Etats africains qui le souhaitent une nouvelle approche partenariale mutuellement bénéfique et respectueuse des intérêts de chacun. Ces partenariats visent à accompagner les partenaires de manière souple et adaptée dans le développement des outils de défense de leurs armées.

Coopération opérationnelle avec les armées des partenaires africains

Dans le golfe de Guinée, la France poursuit les activités opérationnelles avec ses partenaires au profit de la sécurité maritime. Depuis le 10 juillet, un avion de patrouille maritime Falcon 50 de la Marine nationale opère depuis Dakar. Cette semaine, l’équipage a réalisé des vols de surveillance avec un officier sénégalais à bord, contribuant ainsi à la lutte contre les trafics illicites.

Par ailleurs, au Gabon, du 19 au 23 août, une section d’intervention spécialisée de la Garde Républicaine (GR) gabonaise a mis à profit les installations du camp de Gaulle, devenu un pôle de formation mixte. Cette séquence, organisée par la GR gabonaise, visait à évaluer les plus jeunes recrues sur leur formation ainsi que les cadres sur leur pédagogie. Les exercices, couvrant des domaines clés tels que le tir de précision, le combat en zone urbaine et le secourisme, ont permis d’évaluer la capacité des recrues à appliquer les enseignements reçus.

Au Tchad, les Forces françaises au Sahel (FFS) ont réalisé un partenariat militaire opérationnel (PMO) au profit de l’armée béninoise. Ce partenariat permettant d’entretenir les liens d’amitié unissant la France et le Bénin comprenait notamment un module d’instruction permettant aux militaires béninois de s’entraîner à la demande d’appui aérien.

D’autre part, au Tchad, les Forces françaises au Sahel (FFS) poursuivent cette semaine leurs opérations de livraison de fret humanitaire vers différentes régions tchadiennes touchées par les récentes inondations.

Ainsi, à la demande du partenaire tchadien, les FFS ont entamé des rotations d’aéronefs depuis N’Djamena vers les régions sinistrées afin de livrer plusieurs dizaines de tonnes de fret fournies par le gouvernement tchadien. Grâce à ses moyens aériens et au savoir-faire du détachement de transit interarmées aérien, la France fournit un appui logistique d’urgence au partenaire tchadien au profit de la population.

INDOPACIFIQUE

FANC : activité opérationnelle

Le 22 août, les Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC) ont ravitaillé les habitants de Tiga, l’une des îles loyauté de la Nouvelle-Calédonie, dans la continuité de la mission d’assistance à la population par les FANC.

En raison de la situation sécuritaire, Tiga n’était plus approvisionnée par liaison civile depuis plusieurs mois.

Un avion CASA a ainsi réalisé deux rotations sur la même journée, permettant d’acheminer plus de 8 tonnes de fret au profit de la population. Les denrées alimentaires provenaient d’une collecte solidaire des familles résidentes sur la grande terre. Le fret a été chargé au départ de l’aéroport de Nouméa-Magenta par une section du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique en Nouvelle-Calédonie (RimaP-NC) et déchargé par les habitants de Tiga aidé par l’escadron de transport de la BA 186.

En outre, depuis le 5 août, le bâtiment de soutien et d’assistance d’outre-mer (BSAOM) D'Entrecasteaux est engagé en soutien à l’opération Island Chief 2024 dans la ZEE de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Island Chief est une opération annuelle de lutte contre la pêche illégale et non déclarée (INN), parrainée par la Forum Fisheries Agency (FFA) qui couvre une large zone du Pacifique Ouest, incluant les zones de haute mer et les ZEE de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de l’Australie, des Îles Salomon et de la Micronésie. Cette opération démontre l’engagement de la France dans le Pacifique, au profit des pays insulaires en matière de lutte contre les activités illicites en mer.

FAPF : activité opérationnelle

Les Forces armées de la Polynésie Française (FAPF) ont conduit en coopération avec les services de l’État des missions de secours au profit de la population polynésienne.

Du 19 au 20 août, à la demande du Haut-Commissariat de Polynésie française, un hélicoptère Dauphin ainsi qu’un Falcon 200 Gardian des FAPF ont été mobilisés pour réaliser une évacuation sanitaire (EVASAN) dans l’archipel des Gambier, à plus 1500km de Tahiti.

L’étroite coordination des deux vecteurs aériens a permis un transfert immédiat du patient vers le Centre Hospitalier de la Polynésie Française à Tahiti. L’expertise des équipages et des personnels engagés ont permis de relever ce défi logistique, au cours duquel plus de 6000 km ont été parcourus, en 17h de vol.

ANTILLES-GUYANE

FAA : coopération opérationnelle

En Martinique, depuis le 24 août, dans le cadre des activités de coopération avec la Colombie, le 33e régiment d’infanterie de marine accueille un détachement des forces armées colombiennes pour le partenariat militaire opérationnel baptisé « SABRE ». Cet exercice permet

de conduire un entraînement conjoint avec le détachement composé de 25 personnels de l’infanterie de Marine colombienne dans les domaines de l’aguerrissement, du combat débarqué et du tir.

Par ailleurs, du 27 au 30 août se déroule l’exercice LANMEKOL qui vise à approfondir l’interopérabilité de l’ensemble des bâtiments des FAA à travers différents entrainements. En plus des navires français, un patrouilleur barbadien est également intégré aux manœuvres durant l’exercice.

FAG : lutte contre les trafics illicites

En Guyane, du 30 juillet au 19 août, les Forces armées en Guyane (FAG) ont mené une opération de lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI) baptisée « DIANE » qui a permis de réaliser la destruction d’avoir criminels d’une valeur de 1,6 million d’euros.

Par la suite, du 19 au 23 août, lors de l’opération « GRAJE », deux campements d’orpaillage illégal ont aussi été traités par l’antenne du groupe d’intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) et par le commando de recherche et d’action en jungle (CRAJ) procédant à une autre saisie conséquente d’or.

Les FAG soutiennent sans relâche l’action de la gendarmerie dans la région pour la sauvegarde de l’environnement, la protection des ressources et la lutte contre l’orpaillage illégal.

Enfin, les Forces Armées en Guyane, en liaison avec les Forces Armées aux Antilles, ont procédé la semaine dernière à la saisie record de plus de 10T de cocaïne. Cette nouvelle intervention constitue la 11ème saisie de stupéfiants des Forces armées aux Antilles de l’année 2024. Elle représente l‘une des plus importantes saisies de cocaïne réalisée par la Marine nationale.

Alors que les quantités saisies étaient d’environ 11 tonnes en 2023, cette nouvelle intervention porte à près de 28 tonnes la quantité de cocaïne interceptée par les FAA, contribuant ainsi à la stabilité régionale et à la protection des populations.