La guerre, la résistance sont des événements qu’elle se remémore avec précision. « Ma mère, seule avec ses trois filles après que mon père nous ait abandonnées, nous cachait sous un pont de chemin de fer quand les bombardements éclataient. » Malgré les dangers, la famille a joué un rôle dans la résistance locale, notamment en cachant des enfants juifs.

Ce vécu n'a pas que touché Marie-Thérèse, mais a imprégné toute sa descendance. Sa petite-fille explique que l'histoire familiale est une source de fierté et un devoir de transmission : « Mon grand-père nous disait "oublier peut-être, pardonner jamais .» Cet héritage fait partie de nous. À 19 ans, je ressens la responsabilité de partager ces souvenirs, pour ne pas laisser disparaître ces témoignages. Elle raconte aussi son projet de visiter des lieux marquants de l’histoire, comme Oradour-sur-Glane et Auschwitz, où une partie de sa famille tsigane a été déportée pendant la guerre. Ce devoir de mémoire est une manière pour elle de comprendre et d'honorer les sacrifices des générations précédentes.

Le silence des anciens, comme celui du grand-père de Marie-Thérèse, qui a combattu dans le maquis, est perçu comme une forme de protection. La petite-fille de Marie-Thérèse explique ce silence : « Ils ont vu tant d'horreurs... Je pense qu'ils voulaient nous épargner en ne nous racontant pas tout. » Toutefois, malgré ce silence, la famille Cavalière a su transmettre des fragments de mémoire, contribuant à l’édification d’une histoire collective, où le courage et la résilience demeurent des valeurs essentielles.