De nouveaux moyens pour la guerre des mines
La force de guerre des mines (GDM) est aujourd’hui constituée de 17 bâtiments de combat – 10 chasseurs de mines tripartites (CMT), 3 bâtiments remorqueurs de sonar (BRS), 3 bâtiments bases de plongeurs-démineurs (BBPD) et 1 bâtiment d’expérimentation de guerre des mines (BEGM) – 3 groupes de plongeurs-démineurs, 1 état-major de conduite de forces (FRMARFOR/MW) et 1 centre de planification et d’analyse des opérations de guerre des mines (CPAOGM).
Sa mission est de lutter contre les mines jusqu’à 100 m de profondeur, dans des conditions exigeantes, en surveillant régulièrement les fonds marins dès le temps de paix. Elle concourt directement à quatre des cinq grandes fonctions stratégiques des armées (dissuasion, protection, intervention, connaissance et anticipation) et à l’action de l’État en mer.
Le système SLAM-F (système de lutte anti-mines futur) a pour objectif de renouveler et moderniser les capacités actuelles de guerre des mines, dont la plupart datent des années 1980, d’améliorer les performances et d’étendre le domaine d’emploi. SLAM-F opérera des drones de surface et sous-marins, des robots téléopérés et des sonars remorqués par drones de surface.
Une première capacité opérationnelle, constituée de 4 modules de lutte contre les mines (MLCM), sera livrée dès 2023-2024. Elle sera mise en œuvre depuis la terre pour le soutien côtier à la dissuasion. La pleine capacité opérationnelle devrait être atteinte à l’horizon 2026-2031, avec notamment la livraison des bâtiments de guerre des mines (BGDM) qui permettront la mise en œuvre des MLCM depuis la mer et en opérations extérieures.
Chaque module MLCM comportera deux drones de surface (USV, Unmanned Surface Vehicle), un sonar remorqué par drone de surface (TSAM, Towed Synthetic Aperture Modular), un robot téléopéré depuis un drone de surface (ROV, Remotely Operated Vehicle) et deux drones sous-marins (AUV, Autonomous Underwater Vehicle). Le sonar TSAM et les AUV permettront de détecter, classifier et localiser les objets sous-marins. Le ROV permettra d’identifier les objets sous-marins d’intérêt et de neutraliser les mines le cas échéant.
Un prototype de MLCM, développé en coopération avec les Britanniques dans le cadre du traité de Lancaster House, a été livré à la Marine en 2021. Il fait actuellement l’objet d’évaluations opérationnelles par le centre d’expertise des programmes navals (CEPN).
Navigation sous-marine : une question de fonds
La connaissance du relief sous-marin est essentielle pour la navigation des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), à double titre. Elle permet au SNA de ne pas entrer en collision avec les fonds lorsqu’il évolue à faible profondeur, par exemple près des côtes. Elle lui fournit aussi le moyen de recaler au besoin sa position en toute discrétion. Sous l’eau, les SNA utilisent leurs centrales inertielles de navigation pour déterminer leur position. Mais au fil du temps, les centrales dérivent légèrement et un recalage par point bathymétrique peut être nécessaire, en particulier si les moyens satellitaires ne sont pas accessibles (brouillage ou besoin d’une très grande discrétion du SNA).
Ainsi, on peut exploiter les cartes de reliefs sous-marins pour effectuer un recalage par sondeur à ultrasons : on compare les fonds mesurés au fonds attendus, et on en déduit l’erreur de navigation du SNA.
Toute la surface des océans ne se prête pas à l’utilisation de ces techniques. « Moins de 2 % des fonds marins sont connus avec une résolution métrique, rappelle le lieutenant de vaisseau Arnaud, de l’EMO Marine. Or, plus la résolution est grande, plus la précision du recalage sera de bonne qualité. »
Par ailleurs, « les reliefs sous-marins modifient très légèrement la gravité », explique le LV Arnaud. La connaissance de ces modifications permet d’améliorer la précision des centrales inertielles du SNA.
La connaissance des fonds passe aussi par celle des matériels anthropiques qui s’y trouvent, comme les câbles de communication sous-marins ou les réseaux de transport d’énergie (électricité, gaz, pétrole). Ces matériels sont, d’une part, des infrastructures à protéger et, d’autre part, peuvent perturber les opérations militaires (génération de bruits parasites, faux échos sonars).
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