Exercice Brunet Takamori : une opportunité pour accroitre l’interopérabilité du soutien médical opérationnel
La direction interarmées du Service de santé des armées en Nouvelle-Calédonie a profité de l’exercice franco-japonais Brunet-Takamori, qui s’est déroulé pour la 2e fois sur le sol calédonien, pour prendre part à des entraînements conjoints, au plus proche du réel. Une opportunité pour accroitre son interopérabilité avec ses homologues japonais afin d’être en mesure d’intervenir ensemble.
Sécuriser et évacuer sont les principaux objectifs de l’exercice Brunet Takamori, qui s’est tenu du 1er au 13 septembre 2025, sur le sol calédonien (Plum et Nouméa). Cet exercice de coopération bilatérale a mobilisé, organisé par le régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC), environ 120 militaires japonais et 280 soldats des forces françaises. Il se déroulait en deux temps : la mise en œuvre de l’intégration tactique de soldats japonais au sein d’une compagnie motorisée française et le déploiement sur des opérations tactiques coordonnées, telles que des actions amphibies, des séances de tir et des parcours d’obstacles terrestres et maritimes.
L’ensemble du dispositif était soutenu par la base aérienne 186 de La Tontouta et un dispositif médical rattaché à la direction interarmées du Service de santé des armées en Nouvelle-Calédonie (DIASS-NC). « L’action de la DIASS-NC a notamment consisté à effectuer des entraînements à la prise en charge de blessés de guerre tout en assurant le soutien réel de cet exercice », précise le médecin en chef (MC) Gaëtan, en charge du soutien Santé.
Entre cours théoriques, démonstrations et simulations, les équipes médicales militaires ont profité de cet exercice pour partager leurs savoir-faire avec les forces terrestres d’autodéfense japonaises.
Accroitre l’interopérabilité
Dès les premières heures de l’exercice, les soignants militaires ont été mobilisés pour assurer le soutien santé des activités à risque du volet commando, tels que les séances de tir, les épreuves nautiques ou les entraînements spécialisés.
Ils ont également initié les légionnaires japonais du 21e régiment d’infanterie Akita aux techniques de sauvetage au combat de niveau 1 (SC1). À travers un échange mêlant théorie et pratique, les soignants militaires ont transmis à leurs homologues japonais les gestes et l’usage du matériel SC1, avant une mise en situation réel via des cas concrets médico-tactiques. « Nous avons ainsi pu échanger avec les partenaires japonais tant sur les savoir-faire en matière de SC1 que sur les différents équipements à disposition des soldats pour réaliser les gestes nécessaires à la prise en charge d’un blessé de guerre à leur niveau », précise le MC Gaëtan.
Au-delà de la pédagogie, le dispositif médical a profité des sessions d’entraînement pour comparer les doctrines et les moyens médicaux avec le médecin militaire du détachement japonais.
Un exercice au plus proche du réel
Après une semaine consacrée à l’apprentissage théorique, la seconde phase de l’exercice a plongé les équipes médicales des deux nations en conditions réelles, sur le terrain. Aux côtés des sections japonaises, un infirmier et un auxiliaire sanitaire de la DIASS-NC ont participé aux manœuvres, déployés à pied ou depuis des engins de débarquement amphibies. « Une intégration qui a considérablement renforcé l’interopérabilité en soutien médical », commente le médecin en chef.
Dans le même temps, une équipe médicale mobile, composée d’un médecin, un infirmier et deux auxiliaires sanitaires, dotée d’un véhicule de l’avant blindé sanitaire, a été intégrée à un train de combat. Objectifs : garantir une capacité de soutien réel tout en participant aux manœuvres. « Leur présence nous a permis de rejouer plusieurs incidents médico-tactiques, mobilisant d’abord nos éléments au sein des sections japonaises, puis l’équipe médicale », poursuit le MC Gaëtan.
Les exercices se sont poursuivis, au plus proche des conditions réelles d’opérations extérieures, par des évacuations médicalisées héliportées, effectuées par treuillage ou par poser, jusqu’à l’antenne médicale de rôle 2.
Cette troisième édition de l’exercice Brunet Takamori 2025 a incarné la volonté conjointe des deux nations d’affirmer et de renforcer leur coopération militaire, au service de la stabilité et de la sécurité dans la zone Indo-Pacifique. Côté soutien Santé, « l’exercice s’est ainsi révélé une l’occasion cette année encore d’échanges et de progression commune dans le domaine du soutien médical opérationnel ».
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