2 juin 1918 : le renseignement militaire et le "Radiogramme de la Victoire" du capitaine Painvin
Pendant toute la Première Guerre mondiale, le déchiffrement des messages allemands a constitué l’un des principaux axes d’effort du 2e bureau, l'ancêtre de la Direction du renseignement militaire. Une mission ardue car le code évoluait régulièrement. Un code définitivement cassé le 2 juin 1918 grâce au capitaine Painvin.
En août 1914, Georges Painvin, professeur en géologie et en paléontologie, rejoint le 2e bureau, l'ancêtre de l'actuelle Direction du renseignement militaire, lors de la mobilisation générale. Fou de chiffres, il est affecté comme analyste au service de cryptographie, surnommé le « cabinet noir » du 2e bureau. Sa mission : aider à décrypter le code des messages allemands, qui évolue régulièrement au cours du conflit.
Le 5 avril 1918, Georges Painvin, alors capitaine, parvient à identifier deux clefs de cryptage. Une avancée remise en question le 30 mai, lorsque les Allemands complexifient leur cryptage. Mais dès le 2 juin, opiniâtre, il parvient à casser ce nouveau code, après 26 heures de travail acharné. Il transmet la version en clair d’un message allemand qui demande aux avant-postes de la région de Compiègne de « hâter leur approvisionnement en munitions ». Épuisé, Painvin s’effondre et doit être hospitalisé.
Le 2e bureau analyse immédiatement ce renseignement et en conclut qu’une offensive allemande est imminente dans ce secteur. Le général Foch y dispose des troupes de réserve. Elles parviennent à entraver la tentative de percée allemande. Georges Painvin est fait chevalier de la Légion d’honneur le 10 juillet 1918. Le message allemand décrypté restera gravé dans l’Histoire. Son surnom : le « Radiogramme de la Victoire ».
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