Excellence et tradition : les formations des sous-officiers cyber des forces armées françaises

Les sous-officiers constituent l’ossature des armées françaises. En tant qu’intermédiaire essentiel entre les militaires du rang et les officiers, le sous-officier joue un rôle crucial dans la formation et l’encadrement des militaires du rang. Chaque armée possède son propre cursus de formation permettant d’acquérir des compétences militaires et de cultiver un esprit de cohésion et un leadership. Ces formations intègrent désormais des modules en cybersécurité et en gestion de crise. 

Deux sergents cyber devant un rafale © COMCYBER

Des formations initiales polyvalentes

Pour intégrer les armées, chaque militaire suit une formation initiale intensive dans des institutions prestigieuses avant toute prise de poste. Cette étape essentielle permet d'acquérir les compétences techniques et les qualités humaines nécessaires pour devenir militaire.

  • L’Ecole nationale des sous-officiers de l’armée de Terre (ENSOA), à Saint-Maixent l’Ecole, forme les futurs sous-officiers de l’armée de Terre. Le cursus, d’une durée de 8 mois, combine enseignement théorique et exercices pratiques, en alliant les traditions militaires. Les élèves apprennent le leadership, la tactique militaire, le maniement des armes, la condition physique ainsi que les fondements du commandement et du travail en équipe.
  • L’Ecole de formation de sous-officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace (EFSOAA), à Rochefort, accueille les recrues destinées à occuper des postes techniques et opérationnels au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace. La formation, d’une durée moyenne de huit mois, met l’accent sur la discipline militaire, le leadership, la maîtrise des systèmes aéronautiques et les interventions en milieu aérien.
  • Dans la Marine nationale, les sous-officiers sont appelés officiers mariniers. Leur formation initiale se déroule à l’Ecole de maistrance, basée à Brest et à Saint-Mandrier. Ce centre de formation prépare les futurs officiers mariniers à encadrer les équipages sur des postes en mer ou à terre. Le cursus, d’une durée d’environ quatre mois est axé sur les techniques de navigation, le fonctionnement des systèmes embarqués, la sécurité en mer et le commandement.

Cybercombattant en exercice © COMCYBER

Des compétences numériques essentielles pour un monde en mutation

Après la terre, l’air, la mer, et l’espace, le cyberespace s’impose aujourd’hui comme le 5e milieu de conflictualité. La guerre moderne est hybride, mêlant combats physiques et cyberattaques. Les sous-officiers sont formés à la protection des systèmes d’information, à la gestion de crise numérique et à la lutte contre la désinformation. L’armée de Terre intègre des modules sur la guerre électronique, l’identification et la neutralisation des drones ennemis, la protection des réseaux des communications tactiques. L’armée de l’Air et de l’Espace met l’accent sur la sécurité des systèmes aéronautiques, la détection des intrusions dans les systèmes de navigation aérienne, la protection des données sensibles liées aux opérations aériennes. Enfin, la Marine nationale forme ses officiers mariniers à la défense des navires contre les cybermenaces maritimes, à la protection des systèmes de communication et de navigation, à la lutte contre la cyberpiraterie.

Des spécialisations en cybersécurité pour une défense renforcée

Pour les futurs cybercombattants, des formations complémentaires sont dispensées à l’issue de la formation initiale. Les sous-officiers deviennent ainsi experts en cybersécurité, en renseignement numérique ou en guerre électronique. Ils intègrent des unités spécialisées comment le Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) ou bien une unité de la Communauté cyber des armées.

Cybercombattants en exercice sur l'eau © COMCYBER

  • Au sein de l’armée de Terre, il faut être titulaire d’un BAC+2 pour intégrer l’ENSOA en spécialisation cyber. A l’issue de la formation, les élèves sous-officiers suivent un cursus de cinq mois à l’École des transmissions (ETRS), à Cesson-Sévigné, afin de se spécialiser avant leur affectation sur un poste opérationnel. Un autre cursus permet de se former dès le BAC grâce au BTS CIEL à Saint Cyr l’Ecole et d’intégrer, à l’issue, une unité cyber de l’armée de Terre ou un service de renseignement du ministère des Armées. 
  • La Marine nationale propose également un BTS CIEL à Brest qui permet de poursuivre un parcours d'officier marinier spécialisé en cyberdéfense. La formation complémentaire en cyber des officiers mariner se déroule à l’École des systèmes de combat et des opérations aéromaritimes du pôle écoles Méditerranée, à Saint Mandrier. 
  • De son côté, l’armée de l’Air et de l’Espace forme des sous-officiers en cyberdéfense à partir du BAC. L’ensemble de la formation (militaire et spécialisation) se déroule à Rochefort. 

Ces experts contribuent ainsi à la protection des infrastructures critiques, à la sécurité des opérations militaires et à la lutte contre les menaces numériques. Ils participent à des missions de renseignement, de contre-espionnage, de protection des systèmes d’information et de réponse aux incidents cyber.

Deux cybercombattants devant un ordinateur © COMCYBER

Des perspectives d’évolution de carrière

Les militaires, quel que soit leur domaine de spécialisation, bénéficient d'une formation continue afin de maintenir leur capacité opérationnelle. En cyberdéfense, cette formation est d'autant plus cruciale, car ce domaine est en constante évolution. La plupart des formations militaires sont reconnues dans le secteur civil, offrant ainsi des perspectives de reconversion intéressantes. De plus, au cours d'une carrière militaire, il est tout à fait possible de devenir officier (semi-direct) grâce à des concours internes, permettant ainsi d'accéder à des fonctions plus stratégiques.

Cependant, cette voie n'est pas la seule option. Nombreux sont ceux qui choisissent de poursuivre l'ensemble de leur carrière en tant que sous-officiers, pouvant atteindre les grades d'adjudant-chef ou de major (grade accessible sur concours). Le statut de sous-officier est essentiel au sein des armées et est largement reconnu pour son importance et sa valeur.

« La figure d’un adjudant-chef est la force de nos armées françaises, symbolisant à lui-seul le corps des sous-officiers qui porte l’édifice et que bien des armées étrangères nous envient. »

Général de corps d’armée Aymeric Bonnemaison

  • Commandant de la cyberdéfense

Les sous-officiers sont des acteurs clés de la défense nationale, capables de s’adapter aux défis contemporains. Leur formation, alliant tradition militaire et compétences numériques, les prépare à relever les défis d’un monde en constante évolution. Ils incarnent l’esprit de service, le dévouement et le professionnalisme. Leur rôle est essentiel pour garantir la sécurité de la nation face aux menaces traditionnelles et nouveaux défis du cyberespace.

Pour en savoir plus sur nos cybercombattants

Découvrez les témoignages en image

Contenus associés