« Volfa » 25 : une mission de recherche et sauvetage au combat inédite
Du 6 au 7 octobre 2025, une recherche et sauvetage au combat (RESCO) de grande ampleur a mis en scène le crash d’un équipage AWACS en zone hostile, mobilisant de nombreux participants. Jamais réalisé dans une édition « Volfa » par le volume exceptionnel de personnels à récupérer, cet exercice a nécessité la mise en œuvre d’un dispositif conséquent, aussi bien en vol qu’au sol.
C’est sur les plateaux de Corrèze qu’une RESCO (recherche et sauvetage au combat) d’envergure, étalée sur deux jours, a été orchestrée au cours de l’exercice annuel « Volfa » 25. Organisé par la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés (EC2A) de la base aérienne 702 d’Avord et par l’équipe de montage de l’exercice « Volfa » (Core Planning Team - CPT), cet événement majeur a mobilisé pas moins d’une cinquantaine de participants. À l’initiative de la 36e EC2A, le personnel navigant d’un E-3F AWACS a été intégré pour la première fois à un scénario de sauvetage au combat grandeur nature.
Un scénario millimétré et chorégraphié
Après le crash simulé d’un E-3F suite à un tir sol-air ennemi, 20 membres d’équipage se trouvent alors isolés au sol en territoire contesté. Le bilan fictif est lourd, faisant état de six blessés graves, quatorze personnels valides et trois morts. « Inédit par son réalisme, cet exercice l’est aussi par l’ampleur du volume de personnels à récupérer. En général, les équipages Caracal sont entraînés pour exfiltrer un, voire deux personnels », présente le capitaine Christophe, ancien pilote sur Caracal et officier projet à la Brigade des forces spéciales air (BFSA). Une fois le coup d’envoi lancé, les équipages de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/67 « Pyrénées », spécialistes des missions RESCO, sont chargés d’exfiltrer les blessés en priorité et de les aérotransporter vers un aérodrome sécurisé, celui de Périgueux, où les attend un avion de transport Casa, configuré en version « nurse », une version médicalisée. Dans la soute de l’hélicoptère, des commandos issus du commando parachutiste de l’air n° 30 (CPA 30) viennent assurer l’escorte et la prise en charge des survivors avant leur évacuation par les airs.
Opérée uniquement par l’EH « Pyrénées », la mission RESCO (en anglais, CSAR : Combat Search and Rescue) a pour objectif de porter assistance et de récupérer en territoire hostile les personnels crashés. Celle-ci repose sur une mécanique d’équipe particulièrement exigeante, où chacun a un rôle bien défini. Car avant toute intervention, un « nettoyage du ciel » est nécessaire pour garantir la supériorité aérienne et sécuriser la zone grâce à l’action des avions « sweep », ceux qui dégagent l’espace aérien, et des avions « escort », spécialisés dans le combat air-air et l’appui au sol.« Au premier plan, ce sont les CPA 30 qui s’exposent pour atteindre les survivants, les identifier et assurer leur sécurité. Leur action repose entièrement sur la composante héliportée, indispensable pour insérer les équipes sur la zone et exfiltrer le personnel isolé en toute sécurité », précise le capitaine Christophe.
Les équipages AWACS à l’épreuve
Toutefois, les événements ne tardent pas à se complexifier. Après avoir déposé les blessés sur l’aérodrome de Périgueux, les deux Caracal sont pris à partie sur le trajet retour vers la zone d’action, contraints de laisser sur les lieux le reliquat de l’équipage et les commandos chargés de leur escorte. Éloignés des lignes amies et dépourvus de tout moyen de communication vers les états-majors opératifs, ces derniers appliquent alors les procédures de survie en zone hostile. Pendant près de 24 heures, ils doivent s’adapter, se camoufler et progresser avant leur récupération héliportée, qui interviendra finalement de nuit avec le retour des Caracal. Durant la progression des « survivors », l’appui d’un drone MQ-9 Reaper s’avère déterminant. En coordination avec le CPA 30, le drone de surveillance leur ouvre la voie en identifiant les menaces et facilite leur déplacement. Après le départ du Reaper, les équipes au sol doivent néanmoins poursuivre leur route par leurs propres moyens, exposés aux patrouilles ennemies et aux dangers d’un terrain inconnu et hostile. En parallèle, dix membres du commando parachutiste de l’air n° 10 (CPA 10) œuvrent dans l’ombre derrière les lignes adverses. Leur mission consiste à localiser et à neutraliser les moyens sol-air ennemis qui empêchent la récupération des survivants.
Pour la plupart des membres d’équipages AWACS qui suivent un stage RESCO en début de formation, cet exercice constitue une immersion rare et précieuse, l’occasion pour ces experts du contrôle aérien de revoir toutes les procédures de survie : « Ce genre d’exercice, assez éloigné de notre quotidien, est fondamental en cas de crash, livre l’adjudant-chef Sylvain, membre de la 36e EC2A. Pouvoir réviser les procédures et interagir avec les différents effecteurs dans un contexte réaliste permet d’être prêts et efficaces si cela devait se produire un jour. »
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