Rafale : succès des premiers tirs à très haute altitude sur des ballons-cibles

Direction : Air / Publié le : 26 juin 2025

L’armée de l’Air et de l’Espace vient de franchir une étape importante dans sa stratégie de défense. Pour la première fois, des avions de chasse ont réussi à tirer avec précision sur des ballons-cibles évoluant à très haute altitude, entre 20 et 100 kilomètres au-dessus de la Terre. Ces essais, menés avec le soutien de la Direction générale de l’armement (DGA) et en partenariat avec le Centre national d’études spatiales (CNES), constituent un jalon majeur pour la défense du ciel français.

Rafale : succès des premiers tirs à très haute altitude sur des ballons-cibles

En ce lundi 23 juin 2025, à partir de la base aérienne 120 de Cazaux, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) a effectué des tirs au large du golfe de Gascogne. Cette mission a permis non seulement de neutraliser avec succès les ballons-cibles, mais aussi de tester les capacités de ses radars à les détecter, malgré l’altitude extrême.

Un nouvel espace de surveillance : la très haute altitude

Ces ballons expérimentaux opéraient dans ce qu’on appelle la très haute altitude (THA), une zone peu exploitée jusqu’ici, située entre l’espace aérien classique et l’espace extra-atmosphérique. Cet espace représente désormais un enjeu stratégique : c’est là que peuvent évoluer certains satellites, drones, ou encore des ballons espions.

Une réponse aux nouvelles menaces

Ce succès s’inscrit dans la stratégie ministérielle pour la très haute altitude, présentée par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. Il s’agit pour la France de se préparer à trois grands défis dans ce nouvel espace de conflictualité :

  1. détecter les objets ou engins évoluant en très haute altitude,
  2. intercepter un éventail plus large de menaces potentielles,
  3. opérer efficacement dans cette zone particulière.

Grâce à ces avancées, la posture permanente de sûreté aérienne, qui protège le territoire 24h/24, dispose désormais d’une nouvelle capacité face à des menaces émergentes.

Une mobilisation collective inédite

Ce projet ambitieux a nécessité la collaboration étroite de nombreuses entités militaires, industrielles et scientifiques :

  • les forces aériennes françaises, avec l’appui de leurs centres d’expertise et unités de chasse ;
  • la DGA, notamment ses centres d’essais en vol et en missile,
  • des acteurs majeurs de la défense et de la haute technologie comme Dassault Aviation, Safran, Thalès, MBDA, sans oublier le CNES.

Enfin, pour réussir ces tirs, il a fallu adapter les missiles et radars existants, étendre le domaine de vol des chasseurs, et préparer de vastes zones d’entraînement aériennes et maritimes, en coordination avec la Marine nationale, la préfecture maritime et d’autres services de l’État.

Une armée innovante face aux enjeux de demain

En repoussant les limites de ses capacités opérationnelles, l’AAE montre son agilité et sa capacité d’innovation, face à des menaces qui évoluent rapidement. Ce premier succès dans la très haute altitude n’est qu’un début : il ouvre la voie à une nouvelle ère de surveillance, d’interception, et de défense dans les couches supérieures de notre atmosphère. Le général Rougier s’est exprimé à ce sujet : « cette campagne marque notre détermination à agir dans cette tranche d’altitude et à intercepter ces nouvelles menaces. Nous repoussons les limites de nos aéronefs avec ces tirs… et il va nous falloir monter encore plus haut pour répondre à ces menaces émergentes, qui montent elles aussi, toujours plus hautes. »


A la une