Cette opération vise à réaliser un raid nucléaire d’entraînement au-dessus du territoire national par la composante nucléaire aéroportée permanente. Après une phase de montée en puissance des moyens aériens, puis une phase de conduite du raid face à une défense à la fois réaliste et exigeante, elle se conclut par un tir fictif de l’armement. « Participant à l’opération au sein de la direction des opérations, je suis garant de la cadence de préparation des avions effectuant le raid. L’opération m’a permis d’appréhender l’ampleur des FAS et de mesurer toute la puissance de notre modèle d’armée et d’organisation », témoigne le lieutenant-colonel Samuel, commandant l’escadron de soutien technique aéronautique 15.004 sur la base aérienne (BA) 113 de Saint-Dizier.

Tester et évaluer les procédures

Ce sont en moyenne 70 exercices et opérations de la dissuasion qui viennent chaque année renouveler et entretenir le savoir-faire des Aviateurs des FAS. Poker en est la partie la plus visible. Elle permet de tester et d'évaluer leurs procédures opérationnelles, leurs équipements et leurs infrastructures dans des conditions « réelles » allant de la phase de planification à la phase d’exécution du raid nucléaire. Cette opération sert par ailleurs de laboratoire pour tester des tactiques innovantes en intégrant notamment le multimilieu et le multichamp (M2MC).

Cette mission mobilise une quarantaine d’aéronefs de l’AAE, principalement des Rafale B de la 4^e escadre de chasse et des ravitailleurs A330 MRTT Phénix. À ces moyens des FAS s’ajoutent des avions dits conventionnels qui accompagnent le raid (Mirage 2000-5, Rafale C, E-3F…). Dans une stratégie globale d’épaulement, les bases aériennes à vocation nucléaire ainsi que les bases aériennes et aéronavales conventionnelles mobilisent également leurs contrôleurs aériens, escadrons de protection, escadrons de défense sol-air, etc., en soutien à l’opération.

L’opération Poker a lieu quatre fois par an

Au-delà de l’entraînement, l'opération Poker est un moyen de démontrer la crédibilité opérationnelle et technique ainsi que le haut niveau d’expertise de la composante nucléaire aéroportée auprès des alliés et des partenaires internationaux de la France, mais aussi vis-à-vis de ses compétiteurs. « Cette quatrième édition de l’opération Poker pour l’année 2024 témoigne une nouvelle fois du savoir-faire et de l’engagement de l’ensemble des FAS et plus largement de l’AAE, ainsi que de toute la communauté de soutien qui y participe. Vous pouvez être fiers du travail accompli au profit de la crédibilité de la dissuasion nucléaire aéroportée », assure le général Virem.