Geneviève de Galard, « l’ange de Diên Biên Phu », s’est éteinte à l’âge de 99 ans

Direction : Air / Publié le : 31 mai 2024

Infirmière militaire et convoyeuse de l’air dans l’armée française, Geneviève de Galard est une héroïne dont l’Histoire se souviendra. Son sens du devoir et son dévouement exemplaire lors de la tragédie de Diên Biên Phu, en Indochine, ont fait d’elle une figure de grand renom. Elle s’est éteinte le jeudi 30 mai à l’âge de 99 ans.

Geneviève de Galard

« Immense tristesse à l’annonce de la disparition de Geneviève de Galard, infirmière convoyeuse de l’armée de l’Air, première classe d’honneur de la Légion étrangère, Grand-Croix de la Légion d’Honneur. En ces moments de mémoires particuliers de la Guerre d’Indochine, les armées s’inclinent avec un profond respect devant ‘l’Ange de Diên Biên Phu’, incarnation féminine de la bravoure sous le feu et du sens de la mission au service des autres », a déclaré Thierry Burkhard, Chef d’Etat-major des Armées.

On la surnomme « l’ange » ou encore « l’héroïne » de Diên Biên Phu ». Des qualificatifs à la hauteur de l’engagement exceptionnel et du courage dont a fait preuve Geneviève de Galard dans le camp retranché de Diên Biên Phu, l’actuel Vietnam.

Après l’obtention de son diplôme d’État d’infirmière, la jeune femme s’engage en 1952 au sein de l’armée de l’Air après avoir réussi le concours de convoyeuse de l’Air et Infirmières pilotes secouristes de l’Air (IPSA). Un an plus tard, celle-ci s’engage en tant que volontaire pour servir en Indochine et signe ainsi sa première mission de guerre par volonté de servir les blessés français au plus près du danger.

Geneviève de Galard

A partir de janvier 1954, Geneviève de Galard enchaîne les premières évacuations sanitaires du camp de Diên Biên Phu à bord d’un Dakota C-47 sanitaire, mais l’appareil est endommagé puis détruit par les forces communistes du Viêt Minh. 15 000 soldats français sont encerclés par les forces armées vietminh et l’infirmière se retrouve assiégée à son tour. Unique femme de l’armée française présente sur le camp, celle-ci fait montre de force morale et abnégation sous le déferlement des bombardements incessants. Armée d’une simple trousse de premiers secours, l’infirmière de 29 ans soigne et accompagne pendant soixante jours plus de 3000 soldats français blessés. Les conditions de vie y sont accablantes, les morts sont légion et les médicaments manquent. Dans l’enfer de la guerre, la jeune infirmière soigne, soulage et réconforte les mourants.

Respectée et admirée de tous, Geneviève de Galard est faite chevalier de la Légion d'honneur et est décorée de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs par le commandant du camp retranché de Dien Bien Phu, le général de Castries le 29 avril 1954.

Au sortir de la guerre, la France découvrait sur la une des journaux le visage « l’héroïne de Diên Biên Phu », elle qui ne cessera de répéter aux journalistes qu’elle n’avait « fait que son devoir ».

 

Geneviève de Galard


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