Du Puma au Caracal : le capitaine Adrien à l’avant-garde
Après dix ans passés sur hélicoptère Puma, le capitaine Adrien s’apprête à prendre les commandes du Caracal en Guyane française. Un nouveau chapitre dans sa carrière opérationnelle, mais avec la même vocation, celle d’intervenir au service des populations et des forces armées. Nous sommes allés à sa rencontre au Salon du Bourget.
Présent tout au long de la semaine au Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) pour la 55ᵉ édition du Bourget, le capitaine Adrien a fièrement représenté l’hélicoptère Caracal NG (nouvelle génération) en exposition statique sur le stand du ministère des Armées (MINARM), aux côtés des mécaniciens et mécaniciens navigants.
Breveté pilote hélicoptère en 2016 dans l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), le capitaine Adrien est directement affecté sur la base aérienne 126 de Solenzara, en Corse, où il évolue sur Puma pendant trois ans. En 2019, il rallie l’escadron de transport (ET) 68 « Antilles-Guyane », sur la base aérienne 367 en Guyane française, où il reste cinq ans. De retour en métropole, il entame, à l’été 2024, une formation d’un an sur la base aérienne de Cazaux, à l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/67 « Pyrénées », pour se spécialiser sur hélicoptère Caracal, en vue d’une nouvelle affectation en Guyane dès cet été. « Cette montée en puissance vise à préparer l’arrivée des premiers hélicoptères Caracal sur le territoire guyanais, prévue début août », livre le pilote.
Le Puma, compagnon de mission pendant dix ans
Fort de son expérience, le capitaine Adrien conserve un lien particulier avec le Puma, appareil de manœuvre robuste et polyvalent à bord duquel il a effectué la majeure partie de sa carrière. « Mon affectation en Guyane restera mon souvenir le plus marquant. Ce qui m’a toujours animé, c’est la mission de recherche et sauvetage (SAR – Search and Rescue), et j’ai eu l’occasion d’en faire beaucoup là-bas », révèle le capitaine qui totalise entre 80 et 100 évacuations sanitaires (EVASAN) à son actif.
Machine emblématique des forces prépositionnées et de souveraineté, le Puma de l’armée de l’Air et de l’Espace a célébré en 2024 ses 50 ans de service au sein de l’AAE et s’apprête à laisser place au Caracal H225M. Véritable plateforme modulaire, cet hélicoptère de transport tactique et de recherche et sauvetage vient marquer une étape majeure dans la modernisation de la flotte hélicoptères, assurant ainsi la continuité des missions de l’institution. Premier département d’outre-mer à être ainsi équipé, la Guyane recevra ses deux premiers Caracal début août, suivis de deux autres d’ici la fin de l’année. Quatre appareils viendront ainsi remplacer les cinq Puma, avec une disponibilité technique attendue bien supérieure.
Un an pour dompter le Caracal
Cette transition entre deux générations d’hélicoptères n’a rien d’anodin. Après près de dix ans d’expérience sur Puma, où il avait atteint le plus haut niveau de qualification en tant que chef de spécialité, le capitaine Adrien a dû repartir de zéro. « C’est un vrai défi, une remise en question complète. Le Caracal représente un saut technologique majeur. Il a fallu tout réapprendre », confie-t-il.
Le bond technologique et générationnel entre le Puma et le Caracal est en effet considérable. Charge utile plus importante, autonomie renforcée, une amélioration significative en termes de sécurité et de confort, son rotor rigide, par exemple, confère au Caracal une maniabilité impressionnante. « On a l’impression de piloter un hélicoptère très léger, alors qu’il peut peser jusqu’à onze tonnes en charge maximale », souligne-t-il. Le pilote automatique représente également une grande nouveauté. « Il est très puissant, très efficient, mais il faut apprendre à le maîtriser. »
La transformation sur Caracal s’est montrée particulièrement intense pour assimiler les spécificités de cette machine moderne. Dès le début de la formation, le capitaine Adrien a enchaîné les étapes : stage de qualification machine d’un mois et demi, alternant formation au sol, simulateur et semaine de vol, suivi d’une période dite de « vieillissement » opérationnel, permettant de récupérer ses qualifications de commandant de bord et ses modules techniques, tels que les qualifications SAMAR (sauvetage aéromaritime) et SATER (sauvetage aéroterrestre) ou encore le treuillage en mer. Objectif final : atteindre le niveau de moniteur Caracal en seulement d’un an : « Il y a une vraie fierté à passer sur une telle machine, reconnaît-il. C’est un accomplissement personnel après une transition exigeante, mais à la hauteur du défi. »
Des missions inchangées, mais une machine plus performante
En Guyane, les missions resteront identiques à celles menées avec le Puma : opérations Harpie (lutte contre l’orpaillage illégal), Titan (protection du Centre spatial guyanais), ou encore évacuations sanitaires (EVASAN). Grâce à sa riche expérience, le capitaine Adrien estime avoir facilement transposé ses automatismes sur le Caracal. Mais la nouveauté réside dans sa fonction : à son retour en Guyane, sa mission prioritaire sera la formation. Durant une phase de transition de trois à six mois, l’ET 68 se consacrera exclusivement à l’instruction des pilotes, des mécaniciens navigants et du personnel au sol, avec un soutien assuré par des instructeurs de l’EH « Pyrénées ». Pendant cette période, les Puma continueront d’assurer les missions opérationnelles en attendant la pleine montée en puissance de cette machine d’exception.
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