Annonce officielle de la pleine capacité opérationnelle de l’A400M Atlas

Direction : Air / Publié le : 21 juin 2025

Ce jeudi 19 juin 2025, la pleine capacité opérationnelle (PCO) de l’avion de transport A400M Atlas a été annoncée lors de 55ème édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAé) du Bourget. Une annonce officielle qui est venue concrétiser le degré de maturité suffisant de l’appareil pour pouvoir effectuer toutes ses missions opérationnelles.

Annonce de la capacité opérationnelle de l’A400M par le général de corps aérien Dominique Tardif

Fièrement présenté en exposition statique au Salon du Bourget, le plus gros avion militaire français était la vedette de la journée. Sa pleine capacité opérationnelle a été officiellement déclarée et saluée par le général de corps aérien Dominique Tardif, major général de l’armée de l’Air et de l’Espace (MGAAE), marquant une étape décisive dans le développement de ce programme aéronautique majeur. Devant un parterre d’autorités militaires et civiles, de curieux et de passionnés, plusieurs représentants du centre d’expertise aérienne militaire (CEAM), des escadrons opérationnels, ainsi que le commandant de l’escadron de transport 1/61 « Touraine » étaient présents. Également sur place, Jean-Brice Dumont, chef de la branche Air Power d’Airbus, matérialisait le continuum de la coopération dans le développement du programme.

Résultat d’un travail de longues années, les toutes dernières capacités de l’appareil viennent d’être autorisées. « Nous avons atteint un véritable moment de maturité de la machine, qui est désormais capable d’assurer l’ensemble des missions que l’on peut attendre d’un avion de transport militaire. Suite à cette annonce, nous parlons désormais d’A400m multirole dans le cadre d’élargissement de son spectre de mission », livre le commandant Pierre, officier programme au bureau du développement capacitaire de l’A400M à l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (EMAAE).

Le général de corps aérien Dominique Tardif, major général de l’armée de l’Air et de l’Espace

Largage de personnel sous oxygène, suivi de terrain automatique, autoprotection…

Parmi les nouveautés validées : le largage de matériel et de personnel sous oxygène depuis une très haute altitude. Les parachutistes pourront désormais sauter à 7 500 mètres, une hauteur jusqu'ici rarement atteinte, nécessitant une préparation exigeante. Autre avancée majeure : le suivi de terrain automatique en très basse altitude et sans référence visuelle. Déjà partiellement opérationnelle, cette technologie est en cours de réception et d’expérimentation. Objectif : évoluer à très basse altitude, à seulement 500 pieds (150 mètres du sol) sans aucun repère pour le pilote. La navigation est en mode automatique où le pilote n’intervient qu’en phase de programmation ou en cas d’urgence. 

Par ailleurs, l’appareil renforce son autonomie en zone contestée grâce à une capacité complète d’autoprotection, désormais équipée de leurres infrarouges et électromagnétiques. Avec 24 points d’emport (24 paniers de lance-leurres) répartis sur le fuselage de l’avion, ces leurres peuvent être déployés pour contrer des menaces identifiées.

Jean-Brice Dumont, chef de la branche Air Power d’Airbus

L’A400M ravitailleur et ravitaillé

Face à des menaces toujours plus importantes et à la nécessité d’intervenir rapidement, les capacités de ravitaillement en vol prennent une importance stratégique grandissante. Depuis 2024, le ravitaillement d’hélicoptères de combat CARACAL de l’EH 1/67 « Pyrénées », par l’A400M est désormais opérationnel, renforçant l’autonomie des forces spéciales dans la durée. Autre évolution majeure : le ravitaillement d’un A400M par un autre A400M. Une capacité encore récente, mais déjà en cours de montée en puissance, avec des pilotes actuellement en phase de formation. Elle s’avère particulièrement précieuse pour les projections lointaines, comme vers nos bases ultra-marines, permettant de réduire significativement le temps de déploiement. « Tout cela nous laisse confiants pour la suite ainsi que pour le développement de l’A400M du futur », souligne le commandant Pierre.

Hautes autorités militaires et civiles étaient présentes à l’annonce de la PCO

Cap sur l’A400M du futur

Le futur de l’A400M s’annonce bien plus ambitieux que le seul transport stratégique. À très court terme, l’appareil sera testé sur de nouvelles missions, jusque-là réservées à d’autres vecteurs. Dès 2025, des expérimentations de largage de drones seront lancées. « Dans un premier temps, il s’agira de petits drones, mais à moyen terme, les forces n’excluent pas la possibilité de larguer des essaims entiers, voire de l’armement, directement depuis la soute ou à partir des points d’emport situés en bout d’ailes. »

Présent lors de l’allocution, Airbus, en tant que maître d’œuvre, accompagne cette évolution. Le constructeur apporte des réponses techniques aux questions que soulève l’ambition militaire, dans une logique de développement partagé. L’enjeu est aussi de gagner en maturité sur la flotte actuelle tout en préparant les capacités de demain, en anticipant dès aujourd’hui les conditions de leur certification.

« L’A400M du futur se positionnera ainsi comme un avion pleinement multirôle, capable d’assurer le suivi de terrain automatique, de déployer des effecteurs en vol et de bénéficier d’une connectivité élargie. Les moyens de communication seront renforcés et l’appareil pourra intégrer une véritable capacité ISR (intelligence, surveillance and reconnaissance). »

L’armée de l’Air et de l’Espace dispose aujourd’hui d’une flotte 25 A400M, avec un objectif fixé à un minimum de 37 appareils d’ici 2030, sans prise en compte des dernières négociations sur le sujet.

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