Nouveau treillis BME : un camouflage à la pointe pour l’armée de Terre

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 16 janvier 2025

Ce jeudi 16 janvier, à l’occasion du point presse du ministère des Armées, le chef d'escadrons Stéphane Fournier et le commissaire en chef de 2e classe Nicolas Vieux-Rochas ont présenté le nouveau treillis reçu par l’armée de Terre et ses atouts.

Point presse du ministère des Armées, le 16 janvier 2025 © Ministère des Armées

La nature des conflits et les divers terrains d’opérations imposent une continuelle adaptation des forces armées. Dans le cadre de la modernisation de ses équipements, l'armée de Terre a commencé à recevoir le nouveau treillis modèle F3 bariolage multi-environnement (BME), qu’elle a présenté lors du point presse du ministère des Armées ce jeudi 16 janvier.

La nécessité de moderniser le treillis historique

Pour comprendre la nécessité de moderniser le treillis, petit retour dans le passé. Durant la Première Guerre mondiale, Louis Guingot, un peintre lorrain, invente et propose la tenue léopard aux forces armées françaises, afin d’éviter les pertes humaines autant que possible. Même si c’est le bleu qui est retenu par les Français, le bariolé s’impose ensuite tout au long du XXe siècle. Depuis 30 ans, le bariolage centre-europe (BCE) était resté le standard de l’armée de Terre française. Toutefois, ces treillis présentaient « des faiblesses techniques, avec la présence du noir, leurs formes brisées, grandes et tranchées et l'absence de dégradé. Or, l’armée de Terre connaît une transformation, une révolution technologique », explique le chef d’escadrons Stéphane Fournier, officier de programme Équipements individuels du combattant à la Section technique de l'armée de Terre (STAT). En 2016 naît le projet du treillis bariolage multi-environnement.

Trois objectifs : efficacité, praticité, identité

Ce nouveau treillis, symbole du savoir-faire français, « se caractérise par l'alternance de grandes et de petites taches brisées atténuées par des dégradés », précise le chef d’escadrons. Et de renchérir : « La multiplication des contrastes donne du relief à l'image. Par exemple, le blanc apporte de la profondeur, comme le reflet du soleil sur une feuille dans la lisière. L'augmentation du nombre de couleurs et de dégradés facilite la dissimulation dans un plus grand nombre d'environnements. » Les objectifs sont multiples. Il s’agit de soustraire le soldat français aux vues de l'ennemi et « retarder sa détection ». Sur le plan logistique : un treillis unique, contre trois auparavant. Enfin, le treillis doit « véhiculer un identitaire français très fort ».

20 000 tenues commandées, 11 000 déjà expédiées

Au total, 1 250 heures de dessins par un expert camouflage de la Section technique de l'armée de Terre ont été nécessaires, soit près de 60 versions numériques. « 3,5 millions de mètres linéaires ont été commandés auprès de trois industriels […] Deux sociétés françaises et une société belge », ajoute le commissaire en chef de 2e classe Nicolas Vieux-Rochas, chef de la division Habillement du Centre interarmées du soutien équipements commissariat (CIEC). Ce tissu offre par ailleurs « une résistance au feu notable ».

À ce jour, 20 000 tenues ont été commandées, 11 000 ont été expédiées, 6 000 ont été livrées à l’armée de Terre. Les autres armées seront bientôt aussi concernées puisque les premières unités de commandos et de fusiliers seront dotées de la tenue BME à partir de mars 2025.

Et le résultat s’observe déjà : « La dissimulation est augmentée de 25 %, c'est-à-dire qu'il faut plus de temps à l'ennemi et il faut qu'il s'approche plus près pour détecter nos soldats », conclut le chef d’escadrons Stéphane Fournier.

 


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