[Eurosatory] Les quatre piliers de la transformation de l’armée de Terre

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 19 juin 2024

Pour s’adapter aux missions de demain et « gagner la guerre avant la guerre », l’armée de Terre s’est engagée dans une profonde transformation. Déclinée en quatre axes - être et durer, agir, protéger, innover - elle vise à répondre au défi de la masse et de la vitesse induit par la haute intensité.

Exercice Otan © Armée de Terre

Être et durer

« L’homme est le premier outil de combat ; les matériels les plus performants et les stratégies les mieux conduites ne produisent pas les effets attendus si les soldats ne font pas preuve de valeurs martiales, si les chefs de tout grade ne sont pas déterminés à vaincre, si la Nation ne soutient pas ses combattants », souligne Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre. Pour faire face aux combats les plus durs, l’armée de Terre cultive et entretient l’esprit guerrier de ses militaires unis par des valeurs partagées : loyauté, dévouement, détermination et audace. Ce ciment crée les conditions d’une fraternité d’armes, indispensable boussole au jour des combats.

Loin d’être désuètes, ces valeurs parlent à la nouvelle génération. La jeunesse d’aujourd’hui a « conscience qu’un engagement militaire a un véritable sens » indique le général Pierre Schill qui a « une confiance totale » en elle. Chaque année, l’armée de Terre recrute 15 000 jeunes qui « veulent agir », motivés à l’idée de rejoindre une armée « d’emploi ». L’Institution, consciente que le défi de la supériorité opérationnelle ne peut se passer des forces vives de la Nation, multiplie les dispositifs envers la jeunesse afin de consolider son esprit de défense et la sensibiliser à ses valeurs. Pour preuve : le challenge « Terre Jeunesse » organisé dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Agir

Aujourd’hui, le cadre normal de l’engagement des armées françaises en dehors du territoire national est celui de l’action collective. Le but de la France est clair : affirmer son rôle de Nation-cadre au sein de l’Otan. Pour renforcer le statut d’allié fiable et crédible de Paris, l’armée de Terre ambitionne de déployer, en 2027, une division dite de « haute intensité » (19 000 hommes et de 7 000 véhicules) en 30 jours contre 6 mois actuellement. « Le but est de nous montrer forts pour décourager nos adversaires potentiels et affirmer notre solidarité stratégique avec nos alliés », explique le général Pierre Schill. C’est en ce sens que le commandement de la force et des opérations terrestres, basé à Lille, a vu le jour en 2024. Sa finalité : faire gagner l’Institution en puissance et en réactivité pour engager, au bon moment et dans la durée, des unités organisées, équipées et prêtes pour la mission qui les attend.

Protéger

La force opérationnelle terrestre (FOT) compte 77 000 soldats sur un total d’environ 105 000 militaires d’active. Elle est le cœur des effectifs de l’armée de Terre. Pour donner à ce bras armé les leviers d’action nécessaires à l’accomplissement de ses missions, le responsabiliser davantage et augmenter son autonomie, une nouvelle organisation a été adoptée. Le but : confier aux divisions de la FOT la responsabilité des contrats opérationnels de zones d’intérêt distinctes. Parmi elles : le territoire national et l’outre-mer, l’Europe et le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Indopacifique. Chaque division opère, via ses brigades qui maillent le territoire, dans leur espace stratégique respectif et ce, pour un contrat de trois ans. Une durée qui leur permet de s’acculturer à leur environnement et d’en devenir des experts. Cette nouvelle logique dite de « régionalisation » affecte également le système d’échelon national d’urgence. Dorénavant, chaque régiment dispose d’une section capable d’intervenir dans un délai de 0 à 6 heures.

Innover

Le changement d’échelle dans les conflits et l’accélération technologique actuelle ont incité l’armée de Terre à créer, en août 2023, le Commandement du combat futur. Au cœur de ses missions : l’innovation. Essaims de drones, systèmes embarqués, robotique terrestre, simulation…intégrer les nouvelles technologies est un enjeu crucial pour conserver la supériorité opérationnelle. Parmi elles, l’intelligence artificielle (IA) occupe une place de choix. En janvier 2024, le général Pierre Schill soutient qu’il ne faut pas passer « à côté de l’intelligence artificielle » étant donné que « l’intégration de cette technologie aux systèmes d’armes » et aux « process d’état-major » était « impérative pour conserver l’initiative ». L’IA a notamment investi le système de combat collaboratif Scorpion et son prolongement capacitaire futur Titan 2040.

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