Bilan du Salon du Bourget 2025

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 24 juin 2025

Lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget 2025, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé une série de mesures majeures destinées à renforcer l’autonomie stratégique de la France. De l’espace à la très haute altitude, des drones aux missiles, l’ambition est claire : adapter nos capacités militaires aux menaces contemporaines.

Salon du Bourget 2025 © Sch Christian Hamilcaro / Ministère des Armées

Espace : signature du Pacte Espace et lancement de projets structurants

Le 17 juin, Sébastien Lecornu a officialisé la création du Pacte Espace, une charte structurante entre le ministère des Armées, la Direction générale de l’armement (DGA), le GIFAS, l’Alliance NewSpace France, et des acteurs majeurs comme le Centre national d'études spatiales (CNES) et l’ONERA. Objectif : intensifier le dialogue entre les armées et les industriels civils et militaires du spatial. « Ce pacte permettra de rapprocher les industriels et nos armées, et de donner un cap », a indiqué Sébastien Lecornu.

La souveraineté de la France dans l’espace était aussi au centre des propos du président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite sur le salon : « Les constellations en orbite basse sont un segment décisif pour les télécommunications de demain, promis à une forte croissance. » Le Président a ainsi affirmé : « Nous ne pouvons pas accepter que nous, ou nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non-européennes en orbite basse. Aujourd'hui, nous avons, avec Eutelsat et OneWeb, le monopole de la constellation Léo - ni américaine ni chinoise. C'est un trésor stratégique. » Dans ce contexte, la DGA signé avec la société Eutelsat l’accord-cadre pour lancer le programme NEXUS. Le but : renforcer les communications spatiales militaires par une constellation en orbite basse.

Pour garantir un accès agile, réutilisable et économique à l’espace, la DGA et Dassault Aviation ont également signé une convention pour le développement du démonstrateur spatial Vortex-D, financé à hauteur de 30 millions d’euros. Conçu pour valider des technologies critiques de vol hypersonique et de rentrée atmosphérique, ce projet « permettra un accès rapide, manœuvrant, peu coûteux et réutilisable à l’espace, pour y mener aussi bien des missions civiles que militaires », s’est réjoui Sébastien Lecornu. 

En parallèle, la DGA a lancé trois autres initiatives majeures : 

  • passage à l’échelle des antennes satellitaires issues de la start-up Greenerwaves pour doter les forces françaises ;
  • attribution du marché RIVESALT (Reconnaissance et Identification pour la Vigilance de l’Environnement Spatial à toutes les ALTitudes) à l’entreprise Aldoria, pour surveiller l’espace à toutes altitudes au profit du Commandement de l’Espace ;
  • publication d’une note d’orientation industrielle sur les nanosatellites visant à structurer leur développement au service du ministère.

Très haute altitude (THA) : une nouvelle strate de défense révélée

Le ministère a dévoilé sa stratégie pour la Très Haute Altitude, entre 20 et 100 km, zone jusqu’ici peu explorée mais désormais identifiée comme espace de conflictualité. « Longtemps ignorée, la très haute altitude devient un espace de conflictualité », a déclaré Sébastien Lecornu.

Plusieurs projets sont lancés :

  • renforcement du radar transhorizon Nostradamus ;
  • développement du ballon manœuvrant BALMAN par l’entreprise Hemeria, soutenu par le CNES ;
  • soutien sur le long terme de programmes tels que l’avion solaire Zéphyr (produit par Aalto, filiale d’Airbus) et le dirigeable Stratobus (Thales) ;
  • investissement dans les capacités d’interception (avions, missiles, lasers).

MICA NG : cap vers la supériorité aérienne

Le 19 juin, la DGA a mené avec succès le premier tir de développement du missile MICA NG depuis un Rafale, sur le site Méditerranée de la DGA. Fruit de la coopération entre MBDA, Dassault Aviation et l’armée de l’Air et de l’Espace, ce tir marque une étape décisive vers la qualification de ce missile multirôle destiné à remplacer la génération actuelle d’ici 2030. Objectif : renouveler la capacité d’interception, de combat rapproché et d’autoprotection des Rafale.

A400M Atlas : maintien de la production jusqu’en 2028

La France et l’Espagne, avec le soutien de l’Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAR) et d’Airbus, ont signé une lettre d’intention pour garantir la production de l’A400M jusqu’en 2028. « Ces livraisons anticipées assureront un niveau suffisant pour préserver la rentabilité des lignes de production et les maintenir ouvertes », a affirmé le ministre des Armées. La France prévoit de recevoir quatre appareils supplémentaires, et l’Espagne trois. À la clé, plus de 10 000 emplois directs en Europe, dont 2 400 en France répartis sur 80 entreprises.

Drones : accélération de la filière nationale

« Les drones ont émergé du domaine du loisir civil pour s’imposer comme indispensables aux opérations militaires », a souligné Sébastien Lecornu. Le ministère a ainsi signé cinq conventions de subventions pour développer des démonstrateurs MALE (moyenne altitude longue endurance) bas coût dès 2026 avec les sociétés AURA AERO, Daher, FLY-R, SE Aviation et Turgis Gaillard. 

Une autre initiative notable : l’accord-cadre signé entre la DGA, Airbus Helicopters et naval Group pour l’acquisition de six systèmes VSR700 (drone hélicoptère naval).

Coopération européenne : acquisition conjointe de radars avec la Bulgarie

Dans une dynamique de défense commune, la France a signé avec la Bulgarie un accord-cadre pour l’acquisition conjointe de radars de surveillance et de défense aérienne, produits par Thales. Selon le ministre : « ce programme pourra être rejoint par nos partenaires européens. Un jalon important dans la construction de notre sécurité collective. »

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