L’examen de navigabilité, au cœur du processus de navigabilité

L’examen de navigabilité est le véritable indicateur de la santé technique des flottes étatiques. Il constitue le cœur de l’activité des contrôleurs de navigabilité de la DSAÉ. est un audit produit réalisé sur les aéronefs de l’État tous les trois ans par un contrôleur de la DSAÉ.

Cet audit est réalisé conformément à la réglementation FRA/EMAR M.A.710. Il ne s’agit donc pas stricto sensu d’un examen de « sécurité des vols » mais d’un examen de conformité. Pour être plus précis, c’est cette conformité des aéronefs à un référentiel qui garantit la sécurité des flottes exploitées. La date de signature du CREA est celle qui fait foi : le contrôleur engage alors sa responsabilité quant à l’état de configuration (conformité à la définition de type) et de maintenance (au regard du plan d’entretien) de l’aéronef.

La DSAÉ ne vient jamais à l’improviste. Il revient à l’OGMN de demander l’examen de navigabilité et de se charger de la prise de rendez-vous. Il dispose par conséquent de toute latitude pour préparer son aéronef et éviter ainsi d’être pris au dépourvu. La durée de l’audit est fonction du type d’aéronef et peut par conséquent varier d’une journée pour un planeur à deux semaines pour certains hélicoptères complexes. De manière générale, une durée d’une semaine constitue cependant une bonne base.

Environ 400 examens de navigabilité sont réalisés chaque année par la DSAÉ. Ces audits constituent une véritable expertise des aéronefs de l’État qui compte plus de 70 flottes de tous types et de tous âges.

Examen de navigabilité sur EC145 de la Gendarmerie Nationale

Les écarts

Les examens de navigabilité mettent en exergue de nombreux écarts, relevés de manière factuelle. Leur motif est généralement bien compris par les OGMN, même si les acteurs de la navigabilité locale ne disposent pas toujours des moyens de les traiter. Ainsi, en 2019, plus de 3000 écarts ont été relevés dont environ 520 constats de niveau 1, qui font de fait obstacle à la certification. A titre d’illustration, cette année, 51 consignes qui de navigabilité n’étaient pas (ou mal) appliquées ont été relevées. Pour ceux qui en douteraient, ce chiffre résume à lui seul l’aspect vertueux de la navigabilité.

Schématiquement, un niveau 1 correspond à une opération non effectuée ou une consigne de navigabilité non appliquée. L’échelon central de la DSAÉ est alors systématiquement sollicité pour confirmer l’analyse du contrôleur tout en conservant l’objectif de la certification, gage de l’aptitude de l’aéronef au vol. Dans tous les cas, un dialogue constructif est établi avec un réel accompagnement de la part des équipes de la DSAÉ. Conduit dans une logique gagnant/gagnant et mettant à profit l’expérience de l’équipe de la DIRNAV, il permet le plus souvent de trouver une solution adaptée en cours d'examen de navigabilité. Ainsi, la quasi-totalité de ces non-conformités sont corrigées pendant l’examen sauf si l’autorité d'emploi décide de son propre chef de différer la certification. En effet, le personnel de la DSAÉ, très attaché aux aspects opérationnels, fait tout pour éviter la non certification qui constitue toujours un constat d’échec.

L'examen de navigabilité, un véritable révélateur

L'examen de navigabilité est un excellent indicateur de la maturité de l’organisme de gestion de la maintenance aéronautique (OGMN). A ce titre, les dysfonctionnements de l’organisme, identifiés lors de L'examen de navigabilité, font l’objet d’observations inscrites sur le CREA, lesquelles n’ont pas d’impact sur la certification en cours mais constituent cependant des voies d’amélioration non négligeables.

De surcroît, sur la base d’un cycle triennal, L'examen de navigabilité permet de garantir, grâce à une expertise extérieure, des aéronefs sûrs. Parfois, ces examens mettent en exergue de véritables problématiques du niveau DCT, NSI , ou contractuel qui n’auraient aucune chance d’aboutir sans la pression de la certification.

Pour ne citer que quelques exemples, l’identification des éléments d’aéronefs et des pièces standard, ou encore, la documentation constructeur inadaptée, la problématique de stockage courte durée ou longue durée concernant les ensembles mécaniques d’hélicoptères pendant les visites industrielles et enfin, le non-respect du clausier navigabilité dans des contrats pourtant très récents.

Cela peut malheureusement entraîner quelques crispations et parfois même des remarques infondées au sujet de la navigabilité, qui sous-entendent que la DSAÉ ne saurait pas faire la part des choses. Pour autant, ces écarts ne stigmatisent personne. Au contraire, la prise en compte, au bon niveau, des difficultés mises en exergue lors de l'examen de navigabilité s’avère nécessaire pour faire évoluer des processus industriels ou des habitudes figées.

Au final, le processus navigabilité, essence même de l’aéronautique civile comme étatique, reste bien la meilleure façon de garantir que l’ensemble des flottes étatiques sont sûres, tant pour les personnes que les biens, dans un environnement technique et humain complexe en constante évolution et sujet à la pression des contraintes financières.

L’examen de navigabilité est le véritable indicateur de la santé technique des flottes étatiques. Il constitue le cœur de l’activité des contrôleurs de navigabilité de la DSAÉ.

Partager la page

Veuillez autoriser le dépôt de cookies pour partager sur


A la une