Sigem 2023 : la bataille de l’infosphère

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 14 mars 2023

Ce lundi 13 mars 2023, à l’occasion du Séminaire interarmées des grandes écoles militaires, le colonel Gaudillière, conseiller communication du chef d’état-major des armées, s’est exprimé sur la bataille de l’infosphère. Élèves officiers et membres des Jeunes IHEDN ont confronté leur point de vue à l’issue de cette conférence.

Colonel Pierre Gaudillière, intervenant au SIGEM 2023 © Ministère des Armées

« La communication est une arme de construction massive. » C’est par ces mots que le colonel Pierre Gaudillière, a ouvert la conférence sur la bataille de l’infosphère. La communication permet en effet de construire un narratif qui influence les perceptions des différents acteurs et plus largement l’environnement opérationnel. Ainsi, le champ informationnel est étudié et pris en compte dès la planification d’une opération. La maîtrise de l’information devient un enjeu crucial dans les conflits dont les conséquences se répercutent au niveau tactique, comme l’illustre la guerre en Ukraine.

Dans l’assistance, Guillaume, Élisa et Victorien sont réunis pour une semaine de débats et de visites dans le but d’entamer une réflexion sur le rôle de l’officier au XXIème siècle. Sensibilisés aux enjeux de défense, ils sont conscients que l’influence est devenue la sixième fonction stratégique.

« Une chose est sûre, c’est que l’Ukraine a pleinement conscience de cette arme qui est l’information. »

Elisa Heusch

  • Membre du comité directeur des Jeunes IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale)

La manière de véhiculer un message prend alors toute son importance, comme le rappelle le commissaire aspirant Guillaume en faisant référence à la vidéo ukrainienne diffusée au début du conflit qui simule Paris bombardé par l’armée russe.

« Le message de la vidéo est clair : il faut aider l’Ukraine car si elle perd, la guerre s’étendra en Europe. »

Guillaume Bantoure

  • Commissaire aspirant à l’École des commissaires des armées

Selon l’élève officier Victorien, l’objectif était bien de provoquer une vive émotion chez les Français et de faire adhérer l’opinion publique à un soutien massif en faveur de l’Ukraine.

 

« Aujourd’hui, quelqu’un qui arrive à montrer ce qui se passe concrètement sur le terrain, arrive à faire circuler une idée et, de fait, à prendre l’avantage. »

Victorien

  • élève officier à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

Le colonel Gaudillière a fait part de la nécessité de développer une nouvelle culture dans les armées françaises dans cette lutte informationnelle. Il ne faut plus seulement réagir face à une fausse information mais aussi « anticiper, déceler, parler vrai et surtout faire vite ».

Ainsi, le démenti de l’armée française contre les accusations de crime de guerre suite au retrait des soldats français le 19 avril 2022 dans la base de Gossi au Mali, est un succès de la France dans la lutte informationnelle qui se joue au Sahel. Les images prises par un drone au-dessus de la base ont révélé une mise en scène qui avait pour objectif de décrédibiliser les militaires français.

Pour l’élève officier Victorien, « ce démenti a fait beaucoup de bruit. C’est une façon d’être crédible. Et je pense qu’à partir d’un certain stade de crédibilité, chaque information venant des armées sera crue. C’est une guerre qui va se gagner petit à petit. »

Elisa Heusch réagit en ajoutant les notions de transparence et de compréhension nécessaires à la communication des armées. « Si l’armée crée ce cadre de communication continue sur le "pourquoi" et le "comment" elle mène ses actions, alors il sera bien plus difficile de remettre sa parole en doute. » Les associations comme les Jeunes IHEDN jouent ainsi ce rôle en aidant à la compréhension des enjeux de défense et en maintenant un dialogue entre les civils et les militaires.

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